« La participation associative chez les sourds-muets » de Sidi Bel Abbes est le thème d'une étude sociologique que vient de réaliser le docteur Abbas Labair, enseignant à l'université Djilali Liabes. Dans un préambule introductif, l'auteur définit la participation associative dynamique comme étant un « acte social commandant à l'individu de se joindre volontairement à d'autres en vue d'atteindre des objectifs communs, résoudre des problèmes perçus comme similaires ou exprimer collectivement des opinions et des valeurs partagées ». La démarche de l'étude, indique-t-il, se veut être une analyse longitudinale du profil socioculturel et socioprofessionnel des dirigeants bénévoles activant dans le champ associatif des sourds-muets sur la base d'une enquête réalisée sur une période déterminée. Pour ce faire, l'auteur de l'étude a eu recours à des approches méthodologiques complémentaires axées précisément sur la recherche documentaire et l'observation directe assortie de l'élaboration d'un questionnaire spécifique. Se référant à diverses données de base (variables sociodémographiques), le Dr. Labair fait remarquer que l'expérience de l'association des sourds-muets de Sidi Bel Abbes « bat en brèche l'idée très répandue selon laquelle un handicapé ne peut réussir sur le plan professionnel ». Pour preuve, précise-t-il, l'association des sourds-muets, qui a créé en 2001 sa propre entreprise, assure, depuis, des emplois durables à ses adhérents et arrive, dès lors, à s'autofinancer grâce aux multiples marchés publics qu'elle a pu décrochés. L'auteur affirme, par ailleurs, que le processus de professionnalisation au sein de l'association se caractérise par un nombre croissant de salariés (administrateurs, gérants, interprètes spécialisés dans le langage des signes….). Il ajoute, en conclusion, que l'association des sourds-muets de Sidi Bel Abbes est devenue de fait un « espace de sociabilité et de renforcement des liens interpersonnels ». Cette association dont la création remonte à l'année 1984 a opté pour une ligne de conduite fondée sur « le compter sur soi », note-t-il. Totalisant 900 adhérents, l'association s'était dotée, peu après sa naissance, d'une coopérative spécialisée dans la réalisation de divers travaux telles que la maçonnerie, la peinture, et autres activités de nettoiement et d'entretien avant de s'investir dans la gestion de la gare routière inter-wilayas.