La nature a horreur du vide et en tant que veilleurs de la sécurité des personnes et de leurs biens, nous avons tracé tout un programme pour investir davantage le terrain et d'imposer notre présence dans les différents sites relevant de notre compétence territoriale. Notre but est d'éradiquer, au maximum, toutes formes de criminalité et autres délinquances », nous a informés, avec un air déterminé, le capitaine Lotfi Hamed, commandant de la compagnie de la Gendarmerie nationale de Ouled Yaïch, lors d'une opération coup-de-poing assurée tout récemment par ses éléments. Avant d'entamer la sortie sur terrain, notre interlocuteur nous a dressé un bilan exhaustif concernant les activités de la compagnie dont il est le chef durant le deuxième trimestre de l'année en cours et concernant les communes du Grand Blida (Ouled Yaïch, Bouaârfa, Chréa, Beni Mered et Blida). Il s'agit notamment de l'arrestation de 15 personnes impliquées dans des actes d'agression à Beni Ali (Chréa), de 21 autres accusées dans des affaires liées à la criminalité (vol, coups et blessures volontaires, consommation ou commercialisation de drogue). Une quantité de 0,1 gr d'héroïne et 7 kg de kif a été saisi durant le même trimestre. Il y a eu aussi l'arrestation de deux personnes de nationalité étrangère (africaine) pour escroquerie. Ce sont des industriels de Blida, victimes de leurs agissements, qui ont déposé plainte contre eux. Après 20h30, le capitaine Hamed assure un briefing avec ses éléments pour mieux réussir l'opération coup-de-poing. 21h et à bord des véhicules 4/4 appartenant à la Gendarmerie nationale, direction la cité des 124 Logements de Ouled Yaïch, appelée communément rue Maillot (située en bas de l'AADL). Cette appellation n'est pas fortuite, puisque les habitants de ces logements occupaient auparavant, et avant leur recasement à Ouled Yaïch, des maisons de fortune, situées dans la rue sus-citée (Blida-Ville), laquelle était connue pour être le fief de toutes sortes de délinquance et de criminalité. Ce phénomène a été « exporté » vers les 124 logements, suite à l'opération de recasement. Ici, c'est carrément le délinquant qui dicte sa loi… La cité, qui est située dans une zone urbaine, donc relève des services de la police, assiste de temps à autres à des tournées de la gendarmerie et ce, vu le danger qui y règne. Une fois sur place, nous trouvons la cité plongée dans le noir total, puisque l'éclairage public n'est pas fonctionnel. Les locaux commerciaux y sont toujours abandonnés par les pouvoirs publics et demeurent l'endroit propice pour la rencontre des délinquants. Abandonnée par les autorités locales, la cité devrait accueillir des sociologues ou des organismes de l'Etat pour essayer de comprendre ses caractéristiques, et, par ricochet, mieux combattre les graves dépassements. Une virée de police ou de la gendarmerie ne suffit pas pour sécuriser les lieux. Résultats, tout semble favorable pour que les délinquants puissent y « concrétiser » leurs méfaits en toute quiétude. « Ici, la drogue et les boissons alcoolisées font ravage. La plupart des jeunes possèdent des couteaux et même des épées pour imposer leur loi dans cette cité. Malheureusement, rares sont ceux qui les dénoncent par crainte de représailles », nous dira un jeune rencontré dans la cité, qui voulait à tout prix garder l'anonymat.