Six mois après son élection, le président américain, Barack Obama, a quelque peu bouleversé les rapports sino-américains. Les relations qu'entretenaient précédemment la Chine et les Etats-Unis concernaient principalement l'aspect économique. Jamais un sommet sur l'environnement ou encore la lutte contre le terrorisme n'avait été ne serait-ce qu'envisagé. Pas moins de 150 responsables chinois ont participé au premier sommet sino-américain sous la présidence d'Obama, ouvert le 27 juillet dernier à Washington durant deux jours. Ce sommet avait été décidé le 1er avril dernier, lors de la rencontre entre les présidents Hu Jintao et Barack Obama à l'occasion du sommet du G20 à Londres. La délégation américaine était présidée par la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, et le secrétaire au Trésor, Tim Geithner. Face à eux, le vice-ministre Wang Qishan, et le vice-ministre des Affaires étrangères, Dai Bingguo. Placé sous le signe de la coopération, ce sommet sino-américain était l'occasion pour le président américain de convaincre Pékin de la nécessité d'une coopération entre les deux pays afin de lutter ensemble contre la prolifération nucléaire, le changement climatique et la crise économique. Lors du discours d'ouverture, Barack Obama a ainsi déclaré : « Les relations entre les Etats-Unis et la Chine façonneront le XXIe siècle. » Les sujets sensibles, comme la question des droits de l'homme et de la démocratie en Chine, n'ont pas été abordés de manière frontale. Le président américain a préféré s'en tenir à un discours où il donnait la position des Etats-Unis et sa propre opinion. La politique monétaire a été par contre, au cœur des débats, notamment en ce qui concerne le taux de change chinois. Pékin a proposé une réforme du système monétaire international et fait part de son inquiétude quant à une éventuelle dépréciation des actifs chinois libellés en dollars et qui s'élèvent à 1 500 milliards. Le directeur du Budget américain, Peter Orsag, s'est voulu rassurant. Il a ainsi expliqué que le plan de relance prévu allait jusqu'à 2011 et que le déficit serait ramené à un niveau satisfaisant. Les deux nations ont été d'accord pour déclarer que ce sommet avait été positif. Un mémorandum d'entente a été négocié pour renforcer la coopération en matière de lutte contre le changement climatique et la prévention de l'environnement.