Le célèbre coiffeur français des rockers et des yéyés des années 1960, Jacques de Closets est décédé, la semaine dernière suite à une crise cardiaque. Surnommé le coiffeur des rockers, Jacques de Closets était avant tout le coiffeur des stars. Ferronier de formation, il ne se prédestinait pas à une carrière dans la haute coiffure. C'est son ami de toujours, le producteur Jean Claude Camus qui l'a orienté par hasard dans cet univers. C'est lors de son service militaire que le chanteur Johnny Hallyday l'avait sollicité pour coiffer Dick Rivers et ses Chats Sauvages et ce, durant ses permissions. Sans s'en rendre compte véritablement, Jacques de Closets développa une passion dévorante pour ce métier. Il a, ainsi, sa vie durant consacré son énergie à cet art , en se démarquant, en inventant la technique de coupe au rasoir, avec une finition au ciseau, baptisée « mèche à mèche ». Ce concept de méthode de coupe est expliquée dans son ouvrage et repris par de nombreux salons jusqu'à présent. Une fois son service militaire achevé, il réintègre la vie civile où il décide de ne point se séparer de ses ciseaux et de son peigne. Il enjambe le seuil de Jacques Régis où il commence à coiffer de simples personnes qui deviendront avec le temps des stars. A titre illustratif, citons entre autres les Chats Sauvages, Les Chaussettes Noires,Vic Laurens et ses Vautours, Dany Logan et les Pirates, Georges Moustaqui, les Beatles. Son professionnalisme est tel que le bouche à oreille assurera sa promotion. En effet, il fera la une de certains magazines de rock ainsi que la grande presse française écrite et télévisuelle. Certaines vedettes internationales le solliciteront, à l'image du rocker Gene Vincent qui s'est fait coiffer dans les coulisses de l'Olympia. Jacques de Closets fera découvrir le chanteur Antoine par son ami, le producteur Christian Fechner qui signe Le chevelu chez Vogue en 1965. L'auteur desElucubrations marquera sa reconnaissance par une grande photo où on le voit, un peu inquiet, sous le peigne soufflant de Jacques de Closets, en pochette intérieure de son premier album. Il va sans dire que Jacques de Closets a marqué de son empreinte la mode des Seventies par des coupes de cheveux mi-longs unisexes et par une palette de teintures intrépides avant-gardistes. Les produits chimiques utilisés n'etaient nullement nocifs, le coiffeur avait une bonne connaissance de la chimie et des théories physiques de la couleur. Réputation oblige, il ouvrira simultanément deux salons de coiffures dans des quartier parisiens huppés. « Là, il officiait dans une cage de verre sous des projecteurs stroboscopiques, tandis qu'une caméra vidéo répercutait l'image sur des écrans en vitrine et provoquait des attroupements ». Jacques de Closets a consacré ses nuits à coiffer les mannequins pour les prises de vue d'éminents photographes de mode. A l'orée des années 80, il est convié par le Japan Artistic Club où il réalisera de véritables shows au Japon. Dans ce pays, il donna libre cours à son imagination en colorant et en coiffant les cheveux des mannequins sur scène devant une assistance nombreuse et ce, sous des airs de musique pop, disco ou encore psychédélique. Homme conciencieux et muticuleux, le défunt se refusait de franchiser des salons de quartier ou à mettre sa griffe sur des marques de cosmétiques ou autres. La semi-retraite du coiffeur ne l'a pas empêché de rester en contact avec certains anciens clients et vedettes tels que Antoine, Danny Boy ou Vic Laurens. Il sera sollicité pour coiffer à l'Olympia les anciennes stars de la tournée des Sixties.