Si les thèmes de l'énergie et du gaz ou ceux de l'armement ont l'habitude de focaliser l'attention quand on parle des relations économiques entre l'Algérie et la Russie, cette fois-ci, le Forum des hommes d'affaires qui se tiendra à l'occasion de la visite officielle du président de la Fédération de Russie, Dmitri Medvedev, devrait relancer la coopération économique algéro-russe dans son ensemble.Cette coopération est historique, puisque du temps de l'URSS, l'Algérie entretenait des relations très importantes avec la Russie dans la sidérurgie, mais aussi dans le domaine de l'énergie et des mines. Les coopérants soviétiques dans le domaine minier algérien avaient contribué à d'importantes réalisations, y compris dans les hydrocarbures. Ces derniers temps, les deux pays ont exprimé leur volonté de relancer les relations économiques. Au mois de juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, après avoir reçu à Alger, le ministre russe de l'Energie, Serguei Chmatko, avait indiqué : «Il y a une volonté politique de l'Algérie d'œuvrer pour que les conditions des investissements russes en Algérie soient plus faciles.» Et d'ajouter : «Il y a une grande volonté des deux parties de donner un nouvel essor à la coopération bilatérale.» Il a aussi rappelé que la coopération avec la Russie est née au lendemain de l'indépendance de l'Algérie et c'est avec les Russes que les premiers éléments de l'industrie nationale algérienne, en particulier dans le domaine sidérurgique, ont été développés. A la faveur du lancement du plan de développement 2010-2014 et lors de la tenue d'une session de la commission mixte algéro-russe de coopération, le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait appelé, le 30 juin dernier, les entreprises russes à participer grâce au partenariat, aux avis d'appel d'offres des projets prévus dans le programme des investissements publics de 286 milliards de dollars. Lors de la réunion de la commission mixte, il a été établi que les entreprises russes étaient intéressées par les hydrocarbures, l'énergie électrique, les ressources en eau, les travaux publics, les transports ferroviaire et maritime. Et pour rester dans le domaine de l'énergie, l'Algérie et la Russie sont deux principaux fournisseurs de l'Europe en gaz et les contacts entre les deux pays sont toujours suivis à la loupe par les pays consommateurs qui ont peur d'une entente sur les prix ou le niveau de production. Les deux pays sont engagés dans le Forum des pays exportateurs de gaz, d'une«OPEP du gaz» qui cherche ses marques, surtout depuis l'émergence des technologies qui ont permis, notamment, aux Etats-Unis de développer les gaz non conventionnels et de ne plus être obligés d'importer du gaz. Une donnée qui a bouleversé le monde de l'industrie du gaz et fait chuter les prix du GNL sur le marché spot à moins de 4 dollars le MBTU.Sonatrach comme Gazprom ont perdu le marché américain puisque les deux compagnies avaient des projets de réservation de capacités dans les terminaux de GNL. Le Forum des pays exportateurs de gaz reste néanmoins une institution importante pour les pays producteurs de gaz et la visite du président Medvedev devrait être l'occasion pour les deux pays de se concerter sur les problèmes qui se posent pour le marché du gaz naturel et pourquoi pas coordonner leurs initiatives. A la faveur de la relance des avis d'appel d'offres pour l'exploration en 2008, le géant gazier russe Gazprom a fait une percée en Algérie en obtenant un périmètre en décembre 2008. La signature du mémorandum d'entente entre Gazprom et Sonatrach en 2006 n'avait donné lieu à aucun projet concret. En 2008, Gazprom a ouvert un bureau à Alger, une structure qui devant centraliser ses activités en Afrique. En janvier 2009, Gazprom signe le contrat pour le périmètre qu'elle a obtenu lors de l'ouverture des plis. Le contrat sur le périmètre d'El Assel (blocs 236b, 404a1) déjà opéré par Sonatrach, d'une superficie de 3083 km2, situé dans le bassin de Berkine, prévoyait un investissement de 55 millions de dollars pour 400 km de sismique 2D, 2500 km2 de sismique 3D et le forage de 4 puits. Ce contrat marque l'entrée dans le domaine minier algérien du géant gazier russe. Mais si Gazprom est présente en Algérie, Sonatrach ne l'est pas en Russie. Une autre compagnie pétrolière russe, Rosneft, est présente en Algérie. Elle a obtenu un périmètre en 2001. Les découvertes faites en 2003-2004 ont amené le consortium russe Rosneft-Stroytransgaz et Sonatrach à décider de développer les 3 gisements d'huile et de gaz. Ils ont reçu l'approbation d'Alnaft en 2009.