L'Assemblée populaire de wilaya (APW) se réunira en session ordinaire pour l'étude du budget primitif 2011. «La session devait se tenir depuis longtemps. Aucune date n'a été arrêtée et les différentes commissions travaillent toujours», relève M. Laghouib, élu FFS à l'assemblée. «Les échéances ont été changées, la réunion devait se dérouler en octobre, mais a été reportée en raison des changements à la tête de l'administration de la wilaya. La date du 25 novembre est avancée, mais les élus, tributaires des desiderata de l'administration, ne sont pas sûrs que la session puisse se tenir à cette date», regrette un élu de la majorité qui a requis l'anonymat. Le budget primitif est à peu près le même que celui de l'année 2010 qui tire à sa fin, relève-t-on à l'assemblée. Le projet du BP 2011 soumis à l'APW prévoit l'allocation à la wilaya de plus de 26 milliards de dinars, dont 14,4 milliards réservés au budget de fonctionnement et 11,6 milliards à celui lié aux équipements. Des «rectificatifs» ont été apportés dans les chiffres du budget qui sera soumis aux élus de l'APW. La répartition de celui-ci est inégale entre les différents services : les établissements publics de la wilaya (EPIC) s'arrogent la plus grande part, avec 9,3 milliards de dinars, suivis du secteur des travaux publics et les communes avec plus de 3 milliards de dinars chacun, les services de la wilaya bénéficient de 8% du budget dans ses deux volets. «Les aspects liés à la gestion et l'aménagement urbain ne bénéficient que de peu de moyens», s'étonne un élu de la majorité, soulignant que les EPIC, dont «le travail est plus que nécessaire», sont «bien dotés à dessein» par l'administration de wilaya. L'Etablissement Asrout, dont le travail est plus que rudimentaire malgré l'importance de son matériel roulant, consomme une grande partie de ce budget, déplore-t-il. «Tous les EPIC, plus d'une dizaine, ne sont pas mis sur le même pied d'égalité. Netcom bénéficie d'un budget qui n'est jamais utilisé en raison des difficultés liées à l'acquisition du matériel», relève un directeur de la wilaya qui assure que des soupçons sur l'existence d'emplois fictifs pèsent sur certains EPIC. Les élus de l'«opposition» de l'APW s'étonnent de l'allocation d'une somme faramineuse pour une passerelle. «Une passerelle est programmée à Belouizdad. Elle reliera le boulevard de l'ALN à la rue Hassiba. Une somme de 17 milliards de centimes est dégagée pour réaliser cette structure. Le bon sens voudrait qu'elle coûte moins. La wilaya gagnerait à dépenser avec parcimonie l'argent du contribuable», assure M. Laghoub, dont le parti est seul à faire de la résistance dans une assemblée monochrome d'une cinquantaine d'élus. Les chiffres divergent sur les baraquements Des élus de l'APW contestent les chiffres contradictoires de la wilaya sur l'habitat précaire. «On nous a annoncé que le nombre de baraquements est de 45 000. Ce chiffre est porté par certains responsables à 50 000. Les services de la wilaya, qui ont arrêté l'opération de recensement des bidonvilles en 2007, ajoutent 5000 autres», s'étonne M. Laghoub, élu FFS. Les élus proposent de faire prendre en charge les bidonvilles par les wilayas d'origine des occupants. «La direction du logement est sûrement dépassée, la logique voudrait que les résidants soient pris en charge par leur wilaya d'origine, comme ce fut le cas en 1984, au temps de Chadli», révèle l'élu, en proposant que ses collègues soient associés dans les commissions d'attribution des logements au niveau des circonscriptions administratives.