Une session ordinaire de l'assemblée de wilaya, consacrée à l'examen du budget primitif de l'année 2008, se tiendra après l'Aïd. Plus de 12 milliards de dinars seront ainsi soumis au vote des élus de l'assemblée. 80% de cette enveloppe ont été réservés au budget de fonctionnement, alors que les 20% restants sont consacrés à l'équipement. Le P/APW, M. Zaïm, assure qu'une fois les travaux des commissions, qui ont connu une cadence intense, seront terminés, la session se tiendra normalement. « Rien de spécial ne nous a été soumis », fait remarquer M. Aït Chérif, élu FFS, en assurant que l'assemblée actuelle ne joue par son rôle d'organe délibérant et de contrôle. Pour l'élu, la session extraordinaire promise par le P/APW n'a pas eu lieu, alors que les supercommissions installées n'ont pas fait leur travail. Battant en brèche les affirmations du P/APW, il dira que seule la commission des finances, de loin la plus importante, s'est réunie qu'à quatre reprises. Pour l'élu FFS, le P/APW actuel est soumis aux desiderata du wali d'Alger, M. Addou. Les élus ne sont pas exempts de tout reproche. M. Aït Chérif ne se gênera pas d'affirmer que les élus sont soudoyés. 37 ont pu être inscrits sur des programmes de logements sociaux participatifs sans passer par les voies légales. « Par ces subterfuges, M. Zaïm, de concert avec le wali, entend acheter le silence des élus, chose établie pour l'actuelle mandature », relève Aït Chérif. Autres griefs retenus contre le P/Apw actuel, l'utilisation des EPIC comme « voie détournée, en faisant des dépenses sans passer par le contrôleur financier de la wilaya ». « Les EPIC créées à partir des recettes sur le budget de la wilaya ne rendent aucun compte aux élus. Ceux-ci n'ont pas un droit de regard sur le travail des établissements. La présence des élus dans les conseils d'administration des EPIC est symbolique », soutient l'élu, en assurant que des emplois fictifs ont été aussi créés sans que personne ne trouve à redire. M. Chegnane, élu RND, abonde dans le même sens en assurant que le budget qui sera soumis au vote est préparé par l'administration tandis que les élus n'ont inscrit aucune opération, comme ce fut toujours le cas depuis 2002. Selon M. Chegnane, en dépit des incessantes propositions pour tenir une session extraordinaire sur le bilan, rien n'a été entrepris par le P/APW et ses adjoints. « Par bilan de l'APW, on entend l'exécution effective des délibérations votées », indique-t-il en relevant que quelques « opérations insignifiantes » ont été lancées par les élus suivant des affinités personnelles. « Aucune commission n'a été prévue pour le suivi des opérations. La commission de l'urbanisme ne s'est jamais réunie », ajoute-t-il en indiquant que des PV fictifs sont signés par des élus qui ne prennent pas part au travaux des commissions. Néanmoins, l'administration leur octroie une somme fictive de 700 DA par séance. « Ces élus n'honorent pas leur mandat mais ils vont se retrouver sur les listes. Le P/APW serait pressenti à l'APC de Draria où il a été maire. Un élu, qui a la double nationalité, serait également à la tête d'une liste », affirme l'élu. Selon M. Chegnane, le siège de l'APW a changé de vocation. « Des réunions partisanes sont tenues durant les nuits de ce mois de Ramadhan. Même le qualbelouz est payé par l'APW », indique-t-il en soutenant que les dépenses allouées à l'alimentation se chiffre à plus de 700 millions de centimes, alors que la rentabilité des élus de l'assemblée est nulle. « Des membres de kasmas sont venus il y a quelques semaines et ont escaladé le mur à 2 heures. Ils ont eu vent que des membres de leur parti se réunissaient ici sans se préoccuper de l'assemblée », soutient M. Chegnane qui assure que l'institution a été clochardisée.