Quarante-trois candidats à l'émigration clandestine secourus et arrêtés, deux autres portés disparus, une embarcation artisanale brûlée. Tel est le bilan d'une opération d'interception de harraga menée en haute mer par les éléments des garde-côtes de Annaba. Selon des sources judiciaires, ces émigrants clandestins ont appareillé dans la nuit de dimanche à lundi à partir de la plage de Boukhmira (El Bouni) à bord de deux embarcations artisanales. Agés de 16 à 37 ans, les harraga ont été repérés vers 1h, dans la nuit d'hier, par des unités semi-rigides en patrouille du groupement territorial des garde-côtes de Annaba, alors qu'ils naviguaient à 10 miles au nord de Ras El Hamra à destination de l'Espagne. A l'appel des gardes-côtes d'arrêter les moteurs, une vingtaine de jeunes infortunés, qui étaient à bord de la première barque, n'ont pas voulu obtempérer. Ils ont décidé, contre toute attente, d'asperger l'embarcation d'essence de réserve entreposée dans des nourrices et d'y mettre le feu. Cette tentative s'apparente à un «suicide». L'intervention des gardes-côtes l'a fait échouer. L'opération de secours, immédiatement déclenchée par la marine, a permis de sauver 18 d'entre eux, alors que deux autres sont jusque-là portés disparus. Toutefois, les recherches se poursuivent toujours. Arrivés au port de Annaba vers 5h, les harraga ont été auscultés par le médecin de la Protection civile et auditionnés par la police maritime, avant d'être présentés devant le procureur près le tribunal de Annaba.Sur la rive espagnole, une patrouille du service maritime de la Guardia Civil a intercepté, hier matin, selon un communiqué gouvernemental espagnol, à bord de deux embarcations artisanales, 18 jeunes candidats à l'émigration clandestine de nationalité algérienne. La première embarcation a été détectée par le Système intégré de surveillance extérieure (SIVE) peu avant minuit, à 24 miles au sud du phare de Cabo de Palos (Murcie). Deux heures après, la patrouille Hobby-8 l'a arraisonnée à 10 miles à l'est du même phare. Les migrants ont été pris en charge par la Guardia Civil au port de Carthagène où, après avoir été examinés par des médecins de la Croix-Rouge, ils ont été mis à la disposition de la police nationale qui a entamé immédiatement l'identification des concernés auprès de notre chancellerie avant de procéder à leur rapatriement vers l'Algérie, conclut le même communiqué.