Le ministère de l'Agriculture compte procéder à la mise sur le marché de quantités importantes de viande blanche stockées depuis le début du mois de juillet dernier. « En prévision du mois de Ramadhan, des quantités importantes de viande blanche ont été stockées. » C'est ce qu'a annoncé le ministère dans un communiqué rendu public hier, à l'issue d'une réunion avec les professionnels de la filière avicole, tenue mardi dernier à Alger. Le marché sera donc approvisionné d'une manière régulière, d'autant que la production est disponible », rassure le ministère. Cette décision vise à influer sur le marché de la volaille qui a connu, depuis quelques jours, une flambée sans précédent. En effet, le prix d'un kilogramme de poulet est passé, en l'espace de deux semaines, de 200 DA en moyenne à plus de 300 DA. Pourtant, la production nationale est suffisante. Selon une source proche de la filière avicole, la production est estimée à 450 000 t/an. La flambée des prix de la viande blanche, estiment les participants à ladite rencontre, est due essentiellement « à la spéculation ». « Les professionnels de la filière sont unanimes : si on réussit à réorganiser l'aviculture algérienne, la problématique des prix sera réglée d'elle-même », souligne des responsables du ministère. A l'origine de cette hausse des prix, précise la même source, il y a « les spéculateurs qui n'ont rien à voir avec la filière ». « Ces derniers achètent la production en quantité, ils la stockent en attendant le moment opportun pour la déstocker. Ils le font généralement chaque fois que le besoin se fait ressentir. Ils livrent le produit à dose homéopathique », ajoute la même source. Selon le communiqué, ladite réunion a été une occasion pour exposer les problèmes dont souffre actuellement la filière avicole. « Le ministère et les professionnels ont examiné les modalités à même de promouvoir l'aviculture à travers une meilleure organisation en coordination avec les différents acteurs de la filière », précise le communiqué. Afin de renforcer l'opération de stockage du surplus de production en matière de viande blanche, le ministère annonce la signature d'une convention avec les abattoirs (privés ou publics). « A travers cette convention, les abattoirs s'engagent à stocker la surproduction dans des chambres froides qu'ils ont à leur niveau afin de protéger les revenus des aviculteurs, mais aussi de mettre les quantités stockées sur le marché à des moments étudiés afin de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs », précise le communiqué. Incitant les aviculteurs à s'organiser, le premier responsable du secteur de l'agriculture « s'engage, à travers les crédits fournisseurs qu'il octroie actuellement, à jouer le rôle d'accompagnateur ».