Le guitariste virtuose américain Les Paul, dont les innovations en matière d'enregistrement ont révolutionné la musique rock, est mort jeudi à l'âge de 94 ans, a annoncé dans un communiqué la compagnie Gibson Guitars, qui fabrique les guitares portant son nom. Les Paul « est mort aujourd'hui à la suite de complications d'une pneumonie sévère » à White Plains, dans l'Etat de New York (nord-est) « entouré de sa famille et de ceux qu'il aimait », indique Gibson. Les Paul était « l'une des influences majeures du son du XXe siècle et est à l'origine de la plus célèbre guitare du monde » qui porte son nom, rappelle Gibson, qui fabrique le modèle « Les Paul ». « Aujourd'hui, un nombre incalculable de légendes de la musique considèrent la guitare emblématique de Paul comme inégalée pour le son et pour les prouesses » qu'elle permet, ajoute le communiqué, qui salue également « les contributions de Les Paul dans le domaine technologique », notamment en matière d'enregistrement multipistes et d'effets de son. Lester William Polfuss, plus connu sous le nom de Les Paul, né le 9 juin 1915 à Waukesha (Wisconsin) et mort le 13 août 2009 à White Plains (New York) d'une pneumonie, est un guitariste et inventeur américain qui a joué un rôle important dans le développement des guitares électriques à corps plein (solidbody), les techniques d'enregistrement multipiste et divers systèmes d'effets spéciaux sonores, tels que les chambres d'écho et de réverbération. Les Les Paul ont commencé à être très recherchées par les guitaristes alors qu'elles n'étaient plus fabriquées. Il y a une explication à cela. Dans le début des années 1960, la musique, issue du rock'n'roll, du blues, a littéralement « explosé » dans le monde occidental. Les grands groupes Beatles, Rolling Stones, pour ne citer qu'eux, ont largement contribué à cet extraordinaire engouement. Dans le même temps, les formes d'expression musicale évoluaient. On utilisait des systèmes d'amplification de plus en plus puissants. Les guitares étaient branchées sur des amplificateurs à lampes souvent réglés à pleine puissance, produisant des sons très saturés, très « lourds » et dans ce domaine, les Les Paul, dans les mains de Mike Bloomfield aux Etats-Unis et Eric Clapton en Europe, étaient intrinsèquement les championnes. Cela plaisait énormément et la grande majorité des guitaristes souhaitaient avoir ce son. C'est à ce moment là que les prix des « vieilles » Les Paul ont commencé à monter très sensiblement. Les guitaristes, qui le pouvaient, n'hésitaient pas à dépenser plusieurs fois le prix d'une guitare neuve pour acquérir l'objet convoité. En 1968, Gibson, conscient de cette situation, décida de relancer la production des Les Paul. Tout d'abord deux modèles : un modèle « Custom » peint en noir avec deux micros humbucker et un modèle « Standard » en présentation Goldtop avec deux micros P-90 (une sorte de retour aux sources). Depuis cette reprise et jusqu'à maintenant, la production n'a plus jamais cessé, au contraire, Gibson au fil des années a sorti une quantité de nouveaux modèles. En comptant toutes les variantes, toutes les options, on doit aboutir à un total dépassant la centaine de modèles différents, certains dignes du plus vif intérêt, d'autres ne répondant qu'à des critères de marketing (mercatique). Ce qui semble évident, c'est que « La » Les Paul tient depuis longtemps une position qui perdure de modèle phare de la marque. La Les Paul (prononcez Less Paul) a fait les beaux jours et riffs d'Eric Clapton, Jeff Beck, Mark Knopfler ou encore AC/DC. Kieth Richards, célèbre guitariste des Rolling Stones, après des solos vertigineux, présentait la légendaire guitare Gibson : Les Paul, Please ! (Les Paul, s'il vous plaît !)