Vingt-six personnes, dont six mineurs, ont été arrêtées par la Gendarmerie nationale à la suite des émeutes qui ont secoué vendredi dernier la localité de Tenira, à 40 km du chef-lieu de la wilaya de Sidi Bel Abbès, et qui ont causé la destruction partielle du siège de la daïra. Les citoyens de cette localité sont sortis dans la rue, après la prière du vendredi, pour manifester leur colère et leur ras- le-bol, rapportent plusieurs témoins de ces scènes de violence. Dressant des barricades à l'aide de pneus usagés auxquels ils ont mis le feu et de divers objets hétéroclites, les émeutiers se sont, par la suite, dirigés tout droit vers le siège de la daïra dont le rez-de-chaussée a été complètement incendié. Deux cents personnes, selon des sources concordantes, ont observé pendant quelques heures un sit-in devant la daïra, avant que la situation ne vire à l'affrontement suite à l'intervention des éléments de la brigade antiémeute de la Gendarmerie nationale. Ces derniers ont chargé les émeutiers, utilisant des bombes lacrymogènes et distribuant des coups de matraque. Pour certains, la non-attribution des aides destinées à la restauration du vieux bâti au niveau de divers quartiers de l'antique Tect ( Tenira), dans le cadre du Fonds national d'aide au logement (FONAL) , aurait décidé les habitants de cette commune à occuper la route. « Les pouvoirs publics nous ont promis de faire le nécessaire, à la veille de l'élection présidentielle ; dix mois après, rien n'a changé », affirment des citoyens. D'autres ont, néanmoins, insisté pour éviter toute violence : « Notre mouvement est pacifique, nous voulons que les responsables locaux examinent sérieusement nos doléances et mettent un terme à la gabegie et au laisser-aller en matière de gestion des affaires publiques. » Ce sont principalement les habitants de Filage El Maleh, quartier défavorisé de cette localité non moins déshéritée, qui ont, les premiers, entamé le mouvement de protestation. Le wali de Sidi Bel Abbès, qui s'est rendu hier à Tenira et après s'être entretenu avec des représentants de la population, aurait « décidé l'ouverture d'une enquête administrative ». Les personnes arrêtées ont été présentées hier après-midi devant le procureur de la République près le tribunal de Sfisef, a-t-on indiqué de source judiciaire.