Les travailleurs exerçant à titre de contractuels dans différents établissements et directions du secteur public dans la wilaya de Tizi Ouzou se sont manifestés à la faveur du large mouvement de contestation qui prévaut dans le pays. Evoluant dans un climat de précarité, ces employés sont décidés à rompre la digue de la patience et demander une prise en charge durable de leur situation professionnelle. Une seule revendication : La titularisation et la régularisation de la situation financière des salariés. Au bord de l'explosion, l'effervescence qui couve dans les institutions publiques n'est que la confirmation de l'échec d'une politique de l'emploi qui s'apparente au bricolage. Les jeunes recrutés dans le cadre des différents dispositifs d'aide à l'insertion des jeunes diplômes ont montré la marche à suivre. Ils ont organisé récemment un rassemblement devant le siége de la wilaya. Seul mot d'ordre : «Titularisez-nous !». Ces employés qui ne comptent pas en rester à cette action sont déterminés à mobiliser plus de jeunes autour de leur action. Pour eux, c'est certain : «Les organismes employeurs ne maintiennent plus les candidats. Ils remplacent une vague de travailleurs par une autre sans permanisation des contractuels.» À l'initiative d'un groupe de jeunes d'Azazga, travaillant dans le cadre du filet social, un collectif des travailleurs de l'initiative d'activités d'intérêt général (IAIG) est mis en place. Ces derniers qui comptent élargir leur mouvement demandent également «leur régularisation avec un vrai salaire, leur intégration dans le système de cotisation et l'accès aux avantages socioprofessionnels». Payée à 3000 DA par mois, «cette catégorie est des plus pitoyables à cause de l'absence de perspectives, de promotion», estiment-ils. La colère et le mécontentement couvent également dans les établissements à caractère social comme le Foyer pour personnes âgées et handicapées de Boukhalfa. Les ouvriers qui y travaillent depuis 7 ans demandent leur titularisation pour faire face à la cherté de la vie. Ils décrivent une situation «insoutenable pour des pères et des mères de famille qui perçoivent des salaires de base ne dépassant pas les 5000 DA», qui, du reste, arrive en retard tout comme le versement de leurs rappels d'augmentation et les primes de rendement de 3 années d'exercice depuis 2008. Etant dans la même situation que les ouvriers du FPAH, les travailleurs vacataires des œuvres universitaires de Tizi Ouzou dénoncent, de leur côté, leurs conditions de travail et la précarité de leurs postes d'emploi. Cuisiniers, gardiens, agents de sécurité et femmes de ménage, ils sont pas moins de 175 travailleurs, recrutés en qualité de vacataires depuis 2001. «Personne n'est régularisé, depuis», affirment-ils. «Nous avons été recrutés pour combler un déficit dans les effectifs, en 2001, sous contrats de cinq heures de travail moyennant une mensualité de 6000 DA. Nous sommes sans perspectives concernant notre avenir professionnel et social», a déclaré un travailleur du campus de Hasnaoua. La semaine dernière, c'était au tour des employés recrutés sous contrats à durée déterminée (CDD) dans les directions de l'urbanisme et de la construction (DUC) et celle du logement et des équipements publics (DLEP) de Tizi Ouzou qui ont brisé le silence. Ces derniers ont interpellé le ministère de tutelle pour prendre en charge leur revendication, à savoir leur titularisation ainsi que la réintégration des contractuels dans le nouveau régime indemnitaire duquel ils étaient exclus il y a 4 mois. Ils accusent, également, l'administration de «ne pas avoir respecté les clauses de nos contrats, puisqu'on nous dénie même le droit de postuler aux concours et examens de promotion qu'ils soient internes ou externes».