Perchée à plus de 700 m d'altitude, la commune de Saharidj offre un paysage féerique à tout visiteur. Verdoyante à longueur d'année, la commune regorge en ressources hydriques, telles que Tala Rana ou Aïnsar Aberkane. Relevant administrativement de la daïra de M'Chedallah, la municipalité de Saharidj, qui s'étend sur une superficie de plus de 92 km2, abrite une population de près de 9 000 habitants répartis sur 11 villages. La commune de Saharidj, où il n'est nullement aisé d'inscrire le moindre projet tant la quasi-totalité de ses terrains relève du domaine privé, connaît un retard considérable en matière de développement local. Ce manque d'assiettes foncières, qui constitue un vrai casse-tête pour l'APC, fait que plusieurs projets n'ont pu y voir le jour. Aussi, en l'absence d'autres opportunités à même de créer des richesses, les habitants de cette municipalité, où l'agriculture reste la principale activité, sont contraints de labourer jusqu'au moindre lopin de leurs terres, pour ainsi contrer un tant soit peu la précarité. L'arboriculture et l'élevage (bovin, ovin, avicole…), constituent quasiment les seules activités accaparant la population locale. Mais cette dynamique ne tarde pas à fléchir, voire à s'estomper en raison du manque de moyens, notamment financiers, d'où dissuasion de bon nombre d'agriculteurs à y renoncer. L'autre secteur économique qui fait l'objet d'abandon est celui du tourisme. Dans les années 70 et 80, affirment des habitants, des touristes de toutes les nationalités affluaient vers la région. Le parc de Tala Rana, un havre de paix situé au cœur du majestueux Djurdjura, constituait la destination privilégiée des visiteurs. Mais le terrorisme des années 90 finit par mettre un terme au rêve touristique dans cette région. D'ailleurs, même le projet de complexe touristique prévu à Tala Rana, un site culminant à 1400 m d'altitude, compris dans la zone d'extension touristique (ZET), est à ce jour bloqué. A Saharidj, le chômage lamine aussi sérieusement les jeunes, qui constituent la majorité de la population locale. «Le taux de chômage reste très élevé dans notre commune. Il n'y a aucune perspective de développement. La majorité des gens vit des pensions de retraite de leurs parents ayant travaillé en France, tandis que d'autres préfèrent quitter le village pour chercher du travail ailleurs», nous dira Kamel, un ingénieur en électrotechnique. Cette population juvénile n'a que les cafétérias pour seuls lieux de loisirs. «Ce n'est pas normal qu'une commune entière ne soit pas dotée de maison de jeunes digne de ce nom. À Saharidj, il n'y a aucun espace pour nous, à part la nature!», s'exclame un autre jeune. Dans les années 90, cette région a été marquée par un exode massif de sa population, fuyant le terrorisme. Des villages entiers ont été désertés, à l'instar d'Ath Ali Outhmim et d'Ivelvaren, et ce phénomène persiste encore de nos jours. Les habitants fuient leurs villages à la recherche de meilleures conditions de vie, d'où le paradoxe de la diminution de la démographie, au lieu de l'inverse. En outre, en raison de la rigueur de ses hivers, la région de Saharidj, notamment en ses zones montagneuses, connait des ruées sur les bouteilles du gaz butane, pendant que le projet de son raccordement au réseau du gaz naturel piétine. Aussi, la population de cette localité dont le réseau routier et urbain souffre de dégradation, y compris au chef-lieu, attend des pouvoirs publics de saisir toute opportunité qui se présente pour y amorcer le développement local.