Dépourvue de ressources, la commune de Saharidj peine à amorcer son développement. La commune de Saharidj (50 km au nord-est de Bouira) est l'une des plus pauvres de la wilaya. Elle ne dispose d'aucune ressource financière ou d'activités qui génèrent des postes d'emploi. C'est l'impasse pour tous les exécutifs APC qui se sont succédé à la tête de cette commune en raison des difficultés financières. Les répercussions se reflètent immédiatement sur la commune, puisque rien n'a évolué depuis des décennies dans cette municipalité rurale de 10 000 habitants. Le marasme social touche toutes les tranches d'âge de la population. L'exode paraît la seule solution pour fuir les conditions de vie difficiles. La commune de Saharidj, affirme Ali Belkacem, son premier responsable réélu, ne peut lancer aucun projet. Le budget annuel de la commune en PCD (Plan Communal de Développement) est de l'ordre de 1,6 milliards de centimes. Un budget très faible par rapport aux besoins, selon le maire, en esquissant un petit calcul : «Si l'on répartit cette somme sur l'ensemble des habitants, nous aurions 2000 DA pour chaque habitant. A quoi servirait cette modique somme ?», s'est-il interrogé, se demandant encore pourquoi on encourage les investissements dans les villes au détriment des zones de montagne. Les perspectives d'investissement sont restées au degré zéro depuis des décennies, selon notre interlocuteur qui enchaîne : «Ce n'est qu'à travers les plans sectoriels de développement (PSD) que la population de Saharidj tire profit». Ce qui complique encore plus la situation de Saharidj, c'est l'éparpillement des villages. Des reliefs se dressent entre les localités, les séparant ainsi du chef-lieu. La nature montagneuse fait que le coût d'un projet est souvent doublé, voire même se triplé. «L'APC de Saharidj ne possède pas de foncier pour l'utiliser à des équipements publics. Les terrains existants relèvent soit du privé ou des forêts», déplorent des élus.Pour y remédier, l'APC a proposé aux pouvoirs publics de lui octroyer un portefeuille foncier. «Pour avoir ce portefeuille foncier, il nous faut en contrepartie un portefeuille financier ! Chose qui n'est pas à la portée de l'APC. Cela veut dire qu'on tourne dans un cercle vicieux», ajoutent-ils. Le seul atout qui pourra offrir une lueur d'espoir aux villageois est le tourisme. A maintes reprises, des propositions ont été formulées dans ce sens par les responsables de l'APC en vue d'une prise en charge concrète par les pouvoirs publics. Dans ce contexte, l'étude de faisabilité de la zone d'extension touristique (ZET) de Tala Rana, située au cœur du mont Lalla Khelidja ou Tamgout, à une altitude de 1400 m, a été approuvée récemment par la wilaya, a indiqué le maire. Elle s'étalera sur une superficie de 14 ha. Cette zone attendue depuis des années va certainement soulager la commune de la crise dans laquelle elle patauge.Ce site verra la réalisation d'un complexe touristique avec des matériaux de construction locaux. Ce qui lui donnera un charme assuré avec l'architecture traditionnelle. Juste à côté du complexe, l'on prévoit de construire aussi un musée écologique pour faire connaitre aux visiteurs la richesse et la biodiversité de la région, ainsi qu'un centre d'information rattaché au PND (Parc national du Djurdjura). Sur le plan de la ZET figurent également des chalets, une aire de jeux, un théâtre de plein air et un village pour enfants. Néanmoins, il faut encore attendre pour voir la concrétisation du projet.