L'Entreprise publique du ciment et dérivés (ECDE) de Chlef a créé récemment un point de vente dans la wilaya voisine d'Aïn Defla. Il sera géré directement par ses services, à l'instar de ceux déjà mis en service à travers les régions d'Alger, de Boumerdès et du Sud du pays, telles que Ghardaïa, Tamanrasset et Hassi El Gara. Elle est à la recherche de locaux pour étendre son réseau aux wilayas de Tiaret, Tissemsilt, Relizane et Chlef. Dans cette dernière wilaya, elle a confié cette activité à son partenaire habituel l'EDIMCO qui dispose de quatre points de vente dont le quota mensuel de ciment s'élève à 9 000 tonnes. Il est évident qu'à travers ce redéploiement, la direction de l'entreprise vise à éliminer progressivement les dépositaires qui, d'après certains de ses responsables, ne respectent pas les clauses du cahier des charges, notamment en ce qui concerne la disponibilité et le prix de vente du produit. Celui-ci, pour rappel, est proposé à trois fois son prix départ usine, soit 600 DA le sac de 50 kg, alors qu'il est cédé par le complexe à 225 DA. Les Chélifiens ne comprennent pas une telle situation dans la mesure où, disent-ils, l'usine est censée satisfaire en priorité la wilaya de Chlef. « Où va notre quota qui est estimé à 34% des 7 000 tonnes/jour ? » s'interrogent-ils. Une pénurie qui persiste Rappelons que deux dirigeants de l'ECDE, en l'occurrence le Directeur Général et le Directeur des ressources humaines, ont été incarcérés, il y a un mois, par le magistrat instructeur du tribunal de Boukadir, près de Chlef, pour abus de fonctions. Le fils du DG a été également placé sous mandat de dépôt pour spéculation. Les chefs d'inculpation sont liés au favoritisme et à la distribution de quantités de ciment importantes à leurs proches. La pénurie de ce matériau persiste et la spéculation aussi avec des prix rarement égalés. Signalons que la cimenterie de Chlef est l'une des plus importantes du pays. Elle met sur le marché, annuellement, une quantité de 2 400 000 de tonnes réparties sur 24 wilayas.