Même lorsque la production était de 700 000 t/an, le ciment n'avait jamais connu une telle spéculation : le prix du sac est passé du simple au double, atteignant 600 DA sur le marché alors qu'il est cédé par l'usine à 225 DA, toutes taxes comprises. Changement ou pas de gestionnaire, le problème de la maîtrise du marché de distribution du ciment à Chlef reste toujours posé. Même lorsque la production était de 700 000 t/an, le ciment n'avait jamais connu une telle spéculation : le prix du sac est passé du simple au double, atteignant 600 DA sur le marché alors qu'il est cédé par l'usine à 225 DA, toutes taxes comprises. Les dirigeants de l'entreprise publique du ciment et dérivés de Chlef (ECDE) ne s'expliquent pas une telle flambée, estimant que la production actuelle est largement suffisante pour couvrir les besoins du marché. D'une capacité de 2 400 000 tonnes par an, suite au dernier plan de réhabilitation des installations techniques, le complexe produit journellement 7 000 t dont 34% sont réservés à la wilaya de Chlef et le reste est réparti entre la clientèle des autres régions du pays. On nous signale, par exemple, que tous les mégat-projets de la capitale, tel que le métro, sont servis à partir de la cimenterie de Chlef. Celle-ci a ouvert également des points de vente à Alger, Boumerdes, Ghardaïa, Adrar et Tamanrasset, qu'elle approvisionne par ses propres moyens. Elle contribue à hauteur de 20% à l'approvisionnement du marché national. Pour le seul mois de mai, il est fait état d'une expédition de 223 359 t, soit 23 000 t de plus que le mois précédent. Chlef a bénéficié de 69 000 t, les dépôts hors wilaya, de 20 000 t et le reste, soit 134 359 t, a été enlevé par la clientèle des autres wilayas. Sur le contrôle du marché et des revendeurs, on soutient à l'ECDE que ce volet important de la distribution ne relève pas de la compétence de leurs services. Il est du domaine, précise-t-on, des autorités compétentes qui ont les prérogatives de vérifier sur le terrain l'exercice de cette activité et d'imposer la réglementation, surtout en matière de prix. Bons d'enlèvement Les défaillances relevées dans le domaine portent un sérieux préjudice au développement socioéconomique et aux recettes fiscales de la wilaya. Souvent, des bons d'enlèvement sont vendus par des dépositaires juste à la sortie de la cimenterie sans qu'aucun responsable ne s'en soucie. Devant cette situation et la tension que connaît ce matériau stratégique, la Direction de l'ECDE vient de réduire les quotas mensuels alloués aux revendeurs et de stopper la réception de nouveaux dossiers d'achats d'autres wilayas. La mesure aura-t-elle un effet positif sur la crise du ciment ? L'avenir nous le dira. L'ECDE a aussi décidé de doubler encore sa capacité de production à l'horizon 2012, puisque l'avis de sélection des entreprises de réalisation a déjà été lancé. Il est prévu la construction d'une troisième ligne de production qui portera la production à 4 000 000 t/an, en prévision, nous dit-on, de l'exportation du produit. Le projet était déjà inscrit par l'ancienne direction qui avait mené la première opération de rénovation et d'extension des capacités de production.