Lundi dernier, 521 avocats stagiaires ont prêté serment au niveau du siège de la cour de justice de Tizi Ouzou pour entamer la dernière ligne droite de leur formation. Celle-ci est précédée, pour la plupart, d'une période de pré-stage de plus d'une année. Cette opération entre dans le cadre de la formation finale aidant à définir le profil des concernés et consolider ainsi leurs capacités professionnelles. L'avocat stagiaire profitera de neuf mois de cours pratiques pour s'imprégner davantage des réalités du terrain dans le métier. Il pourra aussi plaider lors des audiences, puisqu'il est sous serment. Ces jeunes robes noires du bâtonnat de Tizi Ouzou, auront droit également à des conférences hebdomadaires animées par des anciens avocats et enseignants à l'université, et ce, avant de rejoindre, de manière effective, le Barreau et avoir le droit d'ouvrir leurs propres cabinets ou d'exercer en société d'avocats, à l'issue de leur stage pratique. «Maintenant, pour devenir avocat, les choses ont changé. Les conditions d'accès à la profession sont difficiles. Ce n'est plus comme avant. Il faut déjà trouver un avocat agrée qui peut accueillir le stagiaire après une formation théorique de neuf mois pour obtenir le CAPA. Ce dernier est précédé d'un cursus universitaire qui aura duré 4 années à la faculté des sciences juridiques», nous a expliqué une stagiaire rencontré à la fin de la cérémonie de prestation de serment. Celle-ci s'est déroulée en présence, entre autres, du président de la cour de justice, du procureur général et des membres du conseil de l'ordre des avocats. Aussi, un futur avocat nous a précisé, de son côté, qu'il y a beaucoup de jeunes qui laissent tomber leur stage pratique pour incapacité de payer les frais de stage qui s'élèvent aujourd'hui, à 5 millions de centimes. Cela étant, désormais l'accès à la profession d'avocat devient de plus en plus difficile dans la mesure où les conditions de stage pratique ne sont pas du tout des choses aisées. Par ailleurs, un projet de création d'une école nationale d'avocats est actuellement à l'étude au niveau du ministère de la justice et de celui de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, apprend-on. Après l'ouverture de cette école, les prétendants au certificat d'aptitude à la profession d'avocat seront soumis, au préalable, à un concours d'accès à la formation. Les étudiants de la faculté des sciences juridiques de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ont enclenché un mouvement de grève depuis plus de deux mois, s'élevant notamment contre la décision de la suppression du CAPA. «Tous les licenciés en sciences juridiques doivent avoir le doit de suivre la formation du CAPA», précise un étudiant en fin de cycle.