Quelques autos tamponneuses déglinguées, des balançoires montées chez un ferronnier et un vieux manège, sont les attractions proposées par un forain de l'Est du pays, depuis quelques semaines déjà, aux enfants de la ville de Guelma. En raison des grandes chaleurs de cet été, l'affluence des bambins, accompagnés par leurs parents, à la place Guehdour Taher, située sur les hauteurs de la ville, n'est perçue qu'en fin d'après-midi et ne s'estompe qu'en milieu de soirée. En effet, un rien amuse les gosses à Guelma, nous dit-on, tant les loisirs manquent. Pour 15 DA le ticket, on vous propose quelques va-et-vient en balançoires, ou 15 autres pour des tours de manège, mais rien d'extravagant sur ce coup, une selle suspendue à une tige métallique mue par un axe central pour la rotation. Du côté des autos tamponneuses, il vous faudra débourser 30 DA pour un petit tour de 4 minutes sur des machines qui ont déjà fait leur temps de l'autre côté de la Méditerranée. Certains parents que nous avons rencontrés sur les lieux s'expriment sur le sujet des loisirs à Guelma ; ils nous ont fait part de leur mécontentement, en ces termes : « Nos enfants méritent mieux que cela. Mais bon, nous prenons notre mal en patience, peut-être qu'un jour un véritable parc d'attractions verra-t-il le jour à Guelma. » En somme, c'est le même vœu qu'exprime la majorité écrasante des habitants de Guelma : un parc de loisirs doté d'un équipement répondant aux normes de sécurité nationale (si elles existent) et internationales. En clair, les enfants et leurs parent rêvent de grande roue, de montagnes russes, de tunnel de l'effroi, de stand de tir et autres manèges à vous couper le souffle dont les principes de fonctionnement sont innovants, à bord desquels les passagers sont propulsés par des élastiques portés par une colonne d'air ou par la force centrifuge, désorientés par des images virtuelles ou des mouvements à sollicitations multidirectionnels. Ainsi, le parc de loisirs est un établissement fixe, contrairement aux fêtes foraines installées pour un temps limité. Celui-ci est organisé, nous dit-on, autour d'une thématique culturelle ou scientifique sur un périmètre clôturé rassemblant des manèges, des spectacles, des aires de jeux, mais encore propose aux clients la restauration et parfois même l'hébergement à l'hôtel. Le coût d'un tel investissement, affirment les connaisseurs, peut dépasser les 20 millions d'euros pour des équipements neufs. Selon certaines indiscrétions, plusieurs investisseurs se sont manifestés auprès des autorités locales de la wilaya de Guelma pour la création d'un parc de loisirs, notamment dans la commune de Bendjerrah. Mais à ce jour, rien de concluant à l'horizon. « Faudrait-il attendre encore d'autres décennies et par conséquent pénaliser d'autres générations d'adultes et d'enfants ? » s'interrogent les parents.