Les étudiants de la Coordination nationale autonome des étudiants (CNAE) ont affirmé, hier, qu'ils militent pour une université publique de qualité. A deux jours de la marche de mardi à laquelle elle a appelé, la CNAE a tenu un point de presse à l'université de Bouzaréah (Alger 2) où elle a insisté sur la nécessité d'œuvrer pour l'amélioration de la qualité sociopédagogique des programmes universitaires. «Les étudiants sont actuellement à pied d'œuvre et se mobilisent afin de réussir notre marche de mardi dont le but est d'exiger une université publique de qualité», ont souligné les délégués de la CNAE. A la tribune, Farid, Yacine et Saïd, tous trois délégués de la CNAE d'universités distinctes. Face à plusieurs journalistes et à leurs camarades, les conférenciers n'ont pas lésiné sur les mots pour exprimer leur ras-le-bol et leur refus catégorique des résultats de la conférence nationale des chefs d'établissement universitaire, tenue en mars dernier. Farid Hadj Mohand, étudiant en littérature française à Bouzaréah, a fait un état des lieux de la lutte estudiantine de la CNAE : «Notre coordination est née à un moment crucial de la lutte estudiantine. C'est une structure autonome qui défend honnêtement les revendications des étudiants, en dehors du jeu clanique et partisan des organisations syndicalistes satellitaires.» «Nous avons démontré jusque-là que nous sommes responsables en menant des actions pacifiques et en évitant le piège de la violence que cherchent plusieurs parties prenantes dans ce litige», a-t-il ajouté, précisant : «Nous sommes conscients que la crise de l'université algérienne est plus profonde, contrairement à l'analyse faite et défendue par les responsables du secteur de l'enseignement supérieur. La preuve est que la base estudiantine nous donne crédit et nous soutient entièrement dans notre démarche de contestation nationale.» Les conférenciers ont pris la parole, à tour de rôle, pour expliquer les buts de la marche du 12 avril. Ils ont, en outre, appelé leurs camarades à rejoindre massivement cette action. «Nous voulons marquer notre présence sur le terrain. Nous voulons dire par cette action que nous sommes prêts à utiliser tous les moyens légaux et pacifiques pour faire entendre notre voix aux autorités. Après les sit-in et les rassemblements dans les campus et devant les institutions étatiques, nous voulons sensibiliser davantage l'opinion publique nationale sur la justesse de notre cause», a indiqué Farid. Concernant les dernières déclarations du ministre assurant que les étudiants ont accepté les résolutions de la conférence nationale et repris les cours, nos interlocuteurs ont démenti formellement ce qu'ils qualifient d'«allégations». «La reprise des cours est minime, juste pour éviter l'année blanche. Les examens restent gelés. Certaines facultés n'ont même pas passé les examens du premier semestre», ont assuré les représentants de la CNAE.