Les habitants du lotissement Ali Sadek 3, dans la commune de Bordj El Kiffan, ont bloqué, hier, en début de matinée, la RN5, pour réclamer plus de commodités. Cette démonstration de rue est la deuxième du genre, en l'espace de quelques jours seulement. «Voyant que les promesses des autorités locales n'ont pas été tenues, nous avons décidé de bloquer la route pour la seconde fois», lancera un protestataire.Après la manifestation qu'ils avaient organisée il y a un mois, les habitants du lotissement avaient été reçus par le wali délégué de Dar El Beïda, qui a instruit, séance tenante, les responsables locaux afin qu'ils prennent en charge leurs doléances. Mais depuis, rien n'a été fait, les habitants vivent toujours dans une interminable expectative, car le lotissement est dépourvu de commodités devant améliorer leur cadre de vie :«Bien que notre lotissement ait été créé il y a de cela 22 ans, nos habitations ne sont toujours pas raccordées au réseau d'AEP, et les routes sont dans un état lamentable, faute de revêtement en bitume. Outre ces problèmes de taille, le quartier, jusqu'à l'heure actuelle, n'est pas doté d'école primaire. Ce qui contraint les écoliers en bas âge à parcourir quotidiennement une dizaine de kilomètres pour rejoindre leurs établissements respectifs.» En outre, les résidants réclament la délocalisation d'une cimenterie qui se trouve dans les entrailles mêmes du lotissement. Cette dernière se trouve être une source de nuisances pour les résidants. «En plus du bruit infernal, la poussière qui se dégage de la cimenterie a déjà provoqué des maladies chez la tranche d'âge la plus vulnérable, celle des enfants», déplorent les résidants frondeurs. Le P/APC s'est déplacé la veille de l'événement au lotissement dans une ultime tentative, pour calmer les esprits, en vain. «Il nous a été demandé par le premier responsable de la commune de patienter un peu plus, avant que nos doléances ne soient prises en charge, mais les jeunes du quartier ont décidé autrement», précise un représentant des manifestants. En début d'après-midi, les barricades étaient toujours sur la chaussée, obstruant, ainsi, le passage aux véhicules. La circulation routière est toujours bloquée. La perturbation a affecté l'entrée et la sortie des camions au port sec, qui se trouve sur le même axe routier. Un émissaire du wali délégué arrive, il demande aux jeunes de choisir des représentants pour s'entretenir avec le wali délégué. D'un commun accord, les protestataires refusent la proposition. «Nous demandons le déplacement du wali délégué en personne», clament-ils.D'autres n'hésiteront pas à revendiquer la présence symbolique d'engins de travaux publics en signe de lancement des travaux : «Nous ne rentrerons pas chez nous avant de voir les engins des travaux publics», réclament les habitants frondeurs. Jusqu'à 15h, la route était toujours bloquée par des objets hétéroclites et les jeunes regroupés derrière. Rien ne semble présager un quelconque dénouement de la situation.