La mise à niveau des entreprises du secteur public à Guelma, attendue depuis plusieurs années par les travailleurs, pourrait trouver un dénouement favorable. La visite de travail et d'inspection qu'a effectuée, mercredi passé, Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l'Investissement, dans la wilaya, le laisse présager. En extrême difficulté, deux unités industrielles, à savoir la levurerie de Bouchegouf (à l'arrêt depuis 2002 et liquidée en 2009) et le complexe des cycles et motocycles – CYCMA de Guelma (en attente d'un éventuel partenariat) sont à priori concernées. «Des industriels de renommée internationale sont intéressés par le complexe CYCMA. Quant à la levurerie de Bouchegouf, sa mise à niveau s'impose. Nous devons réduire nos importations de levure. La facture nationale s'élève à 100 millions d'euros/an.» a déclaré le ministre sans toutefois divulguer les noms des partenaires susceptibles de reprendre lesdites usines. D'une part, la levurerie de Bouchegouf, relevant du groupe Smide Constantine, a connu un sort expéditif, puisque sur un effectif de 109 travailleurs, en 1984, il ne reste en poste que 18, entre cadres et agents d'hygiène. A noter que sa capacité de production en levure fraîche est de 22,50 t/an et de 6.6 t/an en levure sèche. «Les mêmes problèmes de concurrence déloyale ont fait plonger l'usine de Bouchegouf au même titre que celles de Oued Smar relevant du groupe Eriad dans la banlieue d'Alger», évoquent des employés. D'autre part, le complexe Cycma, ne compte plus que 208 employés sur un effectif de 1500 en 1995. La capacité de production de ce complexe est de 30 000 cyclomoteurs, 15000 cycles et 5 000 moteurs stationnaires par an. «L'ouverture du marché national, durant les années 1990, à la concurrence asiatique des produits d'importations (deux-roues) l'a anéanti», affirment des cadres de l'usine. Le chiffre d'affaires est passé de 310 millions de dinars, en 1995, à 72, en 2010, et les dettes, au 31 décembre 2010, sont de 3307 millions de dinars. «Cette usine est sous perfusion !», s'est exclamé le ministre en découvrant ces chiffres. A la question d'El Watan relative au devenir incertain des micro-entreprises susceptibles d'absorber le maximum de jeunes chômeurs diplômés, Mohamed Benmeradi a répondu: «80 à 90 % des micro-entreprises que nous créons sont vouées à une mort certaine. La priorité revient donc aux entreprises de plus de 100 employés. Elles bénéficient d'avantages dans le financement de leur projet.» En clair, le ministre indexe les créneaux en vogue dans le transport public et la location des véhicules touristiques. Des capacités de production à développer A Constantine, où il a effectué une visite d'inspection jeudi dernier, le ministre a affirmé que la wilaya dispose de capacité humaines et de production industrielle très intéressantes. Le représentant du gouvernement a insisté sur l'encouragement des diplômés universitaires pour développer l'industrie. «Il faut augmenter l'offre nationale et développer la production industrielle en accordant de l'aide aux jeunes par les dispositifs ANSEJ et ANGEM pour créer des entreprises de production», a-t-il expliqué. Selon Nadjib Achouri, directeur de wilaya des petites et moyennes entreprises, la wilaya a recensé, durant le 1er trimestre de l'année en cours, 9 363 PME, ayant permis la création de 40 351 emplois dont 24% dans le secteur du bâtiment et des travaux publics et 23% dans les services . Le même responsable a affirmé que ces créneaux sont les plus ciblés par les investisseurs, alors qu'un déficit important est enregistré dans le secteurs de la sous-traitance et de la maintenance industrielle. D'autre part, le ministre a visité plusieurs entreprises sises dans les deux pôles industriels de Aïn Smara et El Khroub, où il a précisé: «Après l'application du nouveau programme supplémentaire d'investissement, la production nationale atteindra un taux de couverture de 80 % de la demande du marché algérien.» Pour clôturer sa visite, le ministre a animé, à la salle des conférences de l'APW, un débat avec les investisseurs de la wilaya qui ont soulevé plusieurs problèmes, notamment ceux relatifs aux impôts, au foncier industriel et au manque de cadres qualifiés dans l'industrie mécanique. «Notre objectif est d'importer le savoir-faire pour exporter le produit fini et pas le contraire. Il faut donc assurer le partenariat avec l'université et les laboratoires de recherche», a conclu le ministre.