Très appréhendés, les deux premiers jours du ramadhan se sont finalement passés de façon tout à fait ordinaire à tous les points de vue. Contrairement aux années précédentes, il n'y a pas eu bousculades devant les étals. « Vous voyez bien, quand la demande n'est pas forte, les prix stagnent… et puis, tous les produits sont là », analyse, avec un ton déçu, ce commerçant du marché couvert. Pourtant, ce ne sont pas les ménagères qui manquent en ce début du mois sacré, ni la cupidité, encore moins les anciennes pratiques d'escroquerie et d'arnaque. Alors, qu'est-ce qui a changé ? « Le consommateur, quel que soit son rang dans la société, a pris conscience de la valeur monétaire. Le pouvoir d'achat étant ce qu'il est, le père de famille, en allant au marché, fait dans la modération en achetant l'essentiel ». Même constat au marché couvert de Maghnia où, à l'exception des viandes rouge et blanche, les prix de la tomate, de la pomme de terre, des fruits et des herbes (persil, coriandre…) n'ont pas bougé. « Même les bouchers seront obligés de baisser leurs prix, vous voyez bien qu'il n'y a pas foule devant leur merguez, foie et côtelettes… ». En attendant que les citoyens de Tlemcen imitent les Jordaniens en boycottant les bouchers…