Les estivants sont de plus en plus nombreux à fréquenter la côte de la wilaya de Chlef qui s'étend sur 120 km et qui va de Beni Haoua à Decheria en passant par Oued Goussine, Sidi Abdrerrahmane et El Marsa. Pour cette année, ils étaient cinq millions d'estivants à avoir séjourné le long de ce littoral. Un chiffre qui est de loin supérieur à celui enregistré la saison passée où trois millions de visiteurs étaient recensés. Ce qui attire le plus au sein de cette région, c'est l'aspect naturel de ce rivage qui est resté à l'état vierge sur une bonne partie de la bande maritime. La forêt domine la mer et sur tout le trajet qui va de l'est à l'ouest, on ne peut qu'être subjugué par la beauté du site. Seul point noir : la réalisation d'une station de dessalement de l'eau de mer sur la zone d'expansion touristique de Maïnis, à l'ouest de Ténès.« Nous ne sommes pas contre un tel projet, mais on aurait pu l'implanter loin d'ici pour des raisons évidentes », indique un citoyen de la région. « Si l'on est arrivé là » dit-il, « c'est parce que les pouvoirs publics n'ont rien fait pour valoriser ces zones censées abriter des infrastructures hôtelières et autres ». L'on s'est contentés jusque-là des camps de toile gérés par des agences de voyage, dont le nombre s'élève à dix-sept, réparties le long de ce littoral. Les plus fréquentés sont ceux érigés à Tigheza (Beni Haoua), Boucheral (Ténès), El Guettar et Messadia (El Marsa). Les pensionnaires viennent de tous les coins du pays, notamment d'Alger, de Blida, de Médéa, de Aïn Defla et des wilayas du sud. Même si beaucoup reste à faire pour en faire de véritables stations balnéaires, les familles semblent satisfaites des conditions de leur séjour et du calme qui y prévaut. La même satisfaction est également affichée à la direction locale du tourisme où cette formule est privilégiée pour répondre, nous dit-on, à la demande sans cesse croissante, tout en protégeant le paysage naturel.Il faut noter qu'il n'existe ni hôtels ni restaurants touristiques sur tout le long de la côte, les estivants de passage ramènent avec eux leur nourriture. Les quelques projets lancés ici et là accusent beaucoup de retard à cause surtout de l'absence de moyens financiers. Les jeunes et les familles ne semblent guère en faire une fixation, ils cherchent plutôt à fuir la fournaise des villes de l'intérieur pour se rafraîchir et goûter aux plaisirs de la mer quelles que soient les circonstances.