Des décibels à vous éclater les tympans, des paroles indécentes, des encombrements et perturbation de la sérénité des lieux à des centaines de mètres à la ronde … Tel est le constat noté de visu, par le voisinage des salles des fêtes dans la wilaya de Médéa. Il y a en tout et pour tout 26 salles des fêtes, éparpillées à travers le territoire de la wilaya, dont 20 se concentrent au chef-lieu de wilaya. Selon un responsable de la direction du commerce, la plupart de ces salles ne respectent pas les normes en vigueur dans ce créneau commercial. Le grand absent, faut-il remarquer, est l'isolation phonique qui cause souvent des désagréments aux voisins. Ceci n'a pas été sans conséquences sur le voisinage, puisqu'en pleine ambiance de noces, des rixes et des prises de bec sont notés ça et là de temps en temps. Des requêtes ont été envoyées au wali de Médéa, notamment par les habitants du lotissement Haï Soltane, relevant du village de Aïn Dheb (ex-Damiette) dénonçant le propriétaire d'une salle des fêtes qui agit à l'encontre de la loi (décret 39/0605/2005) et des règles de bon voisinage. La salle ne dispose ni de parc pour le stationnement des véhicules ni d'isolation phonique. Le quartier, selon les signataires de cette requête, s'est transformé de jour comme de nuit en un véritable enfer où les voisins souffrent dans leur creuset de malheur. Ailleurs, le constat n'est pas moins reluisant, puisque même les conditions d'hygiène et de sécurité ne sont pas souvent respectées. Certaines salles des fêtes occupent même des sous-sols, ce qui peut créer un véritable chaos en cas d'évacuation d'urgence. Des salles trop chères Un autre point noir, les prix exorbitants exercés par les propriétaires des salles des fêtes où certains exigent de leurs clients jusqu'à 12 millions de centimes. Il y a là absence de contrôle de la part des organismes régulateurs, lesquels se rejettent la balle. Un responsable de la direction des impôts laisse entendre que leur administration ne peut agir que sur la base d'une facturation en bonne et due forme et celle-ci doit être exigée par les services concernés. Le citoyen, pris entre le marteau et l'enclume, se retrouve souvent dans l'anticipation de payer des prix exorbitants sans pouvoir dénoncer cet état de fait, d'autant plus que les salles sont louées des mois à l'avance. «Les prix exorbitants ne sont pas soumis à une imposition fiscale reflétant la réalité du prix payé par l'organisateur de la fête aux propriétaires des salles. On estime qu'il y a une sous-déclaration dont la vérification s'avère très difficile», affirme le chef de service de la direction du commerce. Dans ce ballottage de responsabilités, le citoyen reste le seul maillon vulnérable aux dépens de sa petite bourse et de la qualité du service, alors que le sésame reste, selon toute bonne logique, les opérations de contrôle en temps réel et in situ.