«Le juge de la mise en état, Daniel Fransen, a ordonné la levée de la mesure de confidentialité relative aux noms complets, pseudonymes, données personnelles et photographies des individus (…) ainsi qu'aux chefs d'accusation retenus contre eux», a indiqué le TSL dans un communiqué, un mois après la divulgation des noms par les autorités libanaises. Selon le procureur Daniel Bellemare, les quatre hommes sont responsables de l'attentat à la camionnette piégée à Beyrouth, en 2005, qui a provoqué la mort de Rafic Hariri et de 22 autres personnes. «Les quatre individus nommés dans l'acte d'accusation sont les suivants : Salim Ayyash, Moustafa Badreddine, Hussein Anaissi et Assad Sabra», a précisé le TSL, ajoutant que selon le procureur, «le fait de rendre ces informations publiques pouvait augmenter les chances d'appréhender les accusés». M. Ayyash (47 ans) et M. Badreddine (50 ans) sont poursuivis pour «complot», «commission d'un acte de terrorisme au moyen d'un engin explosif», «homicide intentionnel avec préméditation» et «tentative d'homicide intentionnel avec préméditation» de 231 personnes. Moustafa Badreddine est le beau-frère d'Imad Moughniyeh, le chef militaire du Hezbollah tué en 2008 dans une voiture piégée à Damas. Selon les médias libanais, il a remplacé M. Moughniyeh à la tête des opérations militaires du puissant parti chiite. M. Anaissi, (37 ans) et M. Sabra, (34 ans), également poursuivis pour «complot», doivent répondre de leur «complicité» dans l'attaque. Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, avait exclu début juillet l'arrestation de quatre suspects de son mouvement, qui font l'objet d'une notice rouge émise par Interpol, rejetant toute décision émanant du TSL, créé en 2007.Le TSL avait remis le 30 juin un acte d'accusation sous scellés et quatre mandats d'arrêt au procureur général à Beyrouth, Saïd Mirza. Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel, avait confirmé ensuite les noms de quatre suspects du Hezbollah suite à des fuites dans la presse. Le procureur Bellemare avait déposé, le 17 janvier, un acte d'accusation afin qu'il soit examiné par le juge de la mise en état. Le document a été modifié à trois reprises, le 11 mars, le 6 mai et le 10 juin et avait été confirmé par M. Fransen le 28 juin. Le tribunal est à l'origine de la crise qui avait fait tomber en janvier le gouvernement d'union de Saad Hariri – fils de Rafic – après la démission des ministres du camp du Hezbollah, soutenu par l'Iran et la Syrie voisine. Le parti chiite et ses alliés sont majoritaires au sein du gouvernement du nouveau Premier ministre libanais, Najib Mikati.