Plus d'une dizaine de villages sur un ensemble de 34 que compte cette localité, sont touchés par cette pénible situation. «Ici, la plupart des villages n'est pas alimentée régulièrement. Ce problème, qui a de tout temps sévi, n'a pu être résolu à ce jour», nous diront des citoyens de la région, affirmant que depuis le début juillet dernier, l'eau n'a pas coulé des robinets dans les villages de Bouhadj, Idouchouthène, Boughzal, Ivouhamène, Imelikechène et Imâadène. «C'est un calvaire que nous vivons au quotidien ! Nous ne savons plus comment pouvoir tenir, ni comment résister sans eau en cette période particulière de ramadan et de canicule», se demande Rabah, un père de famille, rencontré dans un état dépité, au village Bouhadj. «Dans le temps, nous comptions au moins sur des sources naturelles où nous amenions nos rations d'eau de consommation, même si cela demandait de parcourir de longs trajets de chemins montagneux et rocheux. Mais, aujourd'hui, malheureusement, ces sources ont tari, certainement à cause des mauvaises conditions climatiques des précédentes années, marquées par la sécheresse», fera remarquer un sexagénaire du même village. Ainsi, les habitants de cet ensemble de villages n'ont plus d'autres choix pour s'alimenter en eau que de recourir à l'achat de citernes de ce liquide vital, à raison de 1300 à 1600 DA le fût de 2500 litres. La situation est plus grave encore dans les villages de Aït Messaoud et Imerrach où les habitants n'ont pas reçu une goutte d'eau depuis plus de neuf mois. «C'est insupportable ! C'est comme si nous n'avons plus droit à la vie, ici ! Jusqu'à quand des pénuries d'une telle durée ?», se demande encore Samiha, jeune fille du village Imerrach, jerrican, vide, à la main… Dans la municipalité de M'kira, faut-il le noter, il n'existe pas trace de service de l'Algérienne des Eaux (ADE), cette entreprise censée veiller sur la gestion et la répartition des ressources hydriques. Les factures de «consommation» en sont payées par l'APC. M'kira, une commune de plus de 20 000 habitants, est censée être alimentée en eau, à l'instar des autres localités du versant sud-ouest de Tizi Ouzou, à partir du barrage Koudiat Acerdoune (wilaya de Bouira). Le branchement à ce dernier avait été mis en service partiellement en juillet 2010. En visite dans la région, Abedelmalek Sellal, le ministre des Ressources en eau, avait alors promis aux habitants de cette localité enclavée «d'avoir de l'eau 24h sur 24h». C'était il y a plus d'un an…