L'agence Algérienne des Eaux de Bouzeguène vient d'informer la population de la commune du nouveau programme d'alimentation en eau potable qui passe désormais de un jour sur quatre à un jour sur sept. Cependant, dans certains villages, c'est plutôt deux heures d'alimentation en eau tous les 10 jours.Un véritable calvaire pour les habitants. Plus de 20 milliards de centimes ont été débloqués par les pouvoirs publics, en 2004, pour l'amélioration de la chaine d'adduction à partir de la source Aderdar. Bien que réceptionné, le projet n'a apporté aucune amélioration, la situation ne cesse d'empirer et la population continue de souffrir le martyre des longues pénuries et de restriction d'eau potable. Les habitants du village d'Ighil Tizi Boa nous ont informés, jeudi dernier, que l'eau n'avait pas coulé dans leurs robinets depuis 10 jours. De nombreux villages qui dépendent essentiellement de la source d'Aderdar endurent la pénurie et devront d'avantage recourir à l'approvisionnement au moyen d'une citerne comme c'est le cas lors des fêtes de mariage ou dans les travaux du bâtiment. Nous avons appris que le réservoir principal de 1500 mètres cubes qui alimente quotidiennement les réservoirs des villages se serait vidé. Il faudrait plusieurs jours pour le remplir en raison de sa surélévation et de la faible pression d'eau de la conduite principale en grande partie corrodée avec de sempiternelles fuites mais aussi objet de piquages pirates qui perdurent depuis des années sans que personne n'ait eu le courage de les enrayer. Le recours aux fermetures de réseau pour alimenter les réservoirs situés en hauteur est permanent même en hiver. Les agents du réseau sont devenus des boucs émissaires et la colère des villageois s'abat souvent sur eux. «Les agents du réseau font ce qu'ils veulent», nous dit un habitant d'Ighil. Exaspérés par les sempiternels accrocs avec les habitants, les agents de réseau se retrouvent dans l'obligation d'éteindre leurs portables. «Au lieu d'aller crier devant les responsables de l'ADE ou de l'APC, ils déversent leur colère sur nous. Je ne peux leur donner que ce qu'il y a dans le réservoir !», clame l'un de ces employés. La pénurie d'eau ne peut être imputée qu'à la seule ADE dont le rôle réside seulement dans la gestion et la commercialisation de l'eau existante. La charge incombe principalement à l'entreprise de l'hydraulique qui avait réalisé le projet et aux autorités locales (APC et daïra) qui avaient l'obligation de suivi. Résultat : les tuyaux enrobés utilisés pour l'acheminement de l'eau à partir d'Aït Zikki, ont été entièrement usés par la rouille car ils ont été laissés très longtemps sous terre sous vide. Un fois mis sous pression de l'eau, des fuites récurrentes sont apparues et les interventions pour des réparations se révèlent inutiles. L'on s'interroge alors, comment a-t-on pu réceptionner un projet qui a couté plusieurs milliards de centimes alors que la population continue de souffrir et d'avoir de plus en plus soif.?