Les restrictions de l'alimentation en eau potable des villages de Bouzeguène a pris des proportions alarmantes. L'impatience des abonnés de l'Algérienne des eaux a atteint ses limites. «Les coupures d'eau, qui ont débuté au mois de juin, ont atteint un seuil insupportable, puisque l'eau ne coule dans les robinets qu'une fois tous les 20 jours, alors que beaucoup de quartiers sont privés d'eau depuis au moins deux mois», dénonce-t-on. Les nouvelles les plus alarmantes se répandent dans les villages faisant état de l'assèchement total des forages de Boubehir, qui n'ont, pourtant, été mis en service que depuis le mois de février. Ce projet, attribué il y a deux ans par le ministère des Ressources en eau pour l'amélioration de l'alimentation en eau potable des villages de Bouzeguène, a coûté 75 milliards de centimes. «C'est un véritable gâchis puisque le projet n'a servi à rien, les pompes aspirent de la terre, alors que les travaux de transport d'eau vers le réservoir principal d'Aït Ikhlef ne sont même pas achevés», déplore un habitant. Aujourd'hui, les villageois sont en constante alerte. «Les réservoirs des villages sont souvent à sec. Les citernes tirées par les tracteurs ont pris le relais pour acheminer de l'eau souvent douteuse aux foyers au prix de 2500 DA», se plaint-on encore. Bouzeguène est également victime de l'incivisme et des piquages illicites. La semaine dernière, les directeurs de l'ADE, de l'hydraulique et des agents de réseaux se sont déplacés vers la commune d'Aït Zikki, où il a été constaté une véritable toile d'araignée de piquages illicites effectués sur les deux conduites qui alimentent la commune de Bouzeguène. Pas moins de 165 branchements ont été découverts à Iguer Mehdi, non seulement pour alimenter les foyers, mais aussi les écuries. Il y aurait également plus d'une centaine de piquages qui n'ont pas encore été découverts, signale-ton. Les responsables du secteur ont décidé d'appliquer la loi et de prendre des mesures coercitives à l'encontre des auteurs de ces piquages. A Bouzeguène, la situation est paradoxale. Sur les 23 villages que compte la commune, 16 consomment de l'eau gratuitement après avoir débranché leurs compteurs depuis des mois. En outre, les fuites sont estimées à plusieurs centaines. Confié à l'ONID, pour enveloppe financière de 25 milliards de centimes, le projet de renouvellement et de déviation de la conduite principale en gros tuyaux PEHD au niveau de la commune d'Aït Zikki, a été empêché par les habitants.