Les jeunes protestataires ont bloqué la route du Ravin de la femme sauvage avec des objets hétéroclites et ont brûlé des pneus, paralysant ainsi la circulation routière durant toute la journée d'hier. L'intervention en grand nombre des forces antiémeute a permis de dégager l'artère en début d'après-midi, il s'en est suivi alors une bataille rangée entre les deux camps, elle s'est soldée, selon des témoignages, par plusieurs blessés parmi les jeunes frondeurs et les éléments des forces de l'ordre. Ces derniers se sont positionnés, par la suite, sur le piémont face aux premiers immeubles de la cité. Acculés, les émeutiers se sont retranchés sur les hauteurs à proximité des bâtiments. Débuta alors une véritable opération offensive. Les jeunes ont assailli les policiers en faction en leur lançant des pierres, des bouteilles en verre et même des troncs d'arbres. Sur plusieurs dizaines de mètres, la chaussée était couverte de débris et de douilles de cartouches, utilisées par les forces de l'ordre. A l'origine de cette énième démonstration de rue, une opération de relogement qui a engendré des insatisfaits, «en plus des appartements exigus qui ne peuvent contenir les familles nombreuses. Les habitants de quatre immeubles faisant partie de la cité n'ont pas été associés à cette opération de relogement», déplorent un groupe d'habitants de la cité, avant d'ajouter, «certains appartements sont occupés par deux, voire trois familles, les services de la wilaya ont jugé utile de leur attribuer des appartements de type F2». L'opération de relogement, qui a été menée de nuit par les responsables de la wilaya d'Alger afin d'éviter ce genre de réaction de la part de la population, n'a pas pour autant eu l'effet espéré car plusieurs quartiers de l'Algérois ont été le théâtre de manifestations, à l'instar des communes de Bordj El Bahri et Bab El Oued. Par ailleurs, la manifestation des habitants de Diar Echems a été entachée par la présence d'énergumènes qui n'ont pas manqué d'agresser plusieurs passants, «ce matin, il y a eu énormément d'agressions et de vols. Dès que le mouvement de protestation s'amplifie sur la rue principale, les agresseurs ont profité de ces moments pour y faire leurs affaires», témoigne un riverain. Tout au long de la route, bordée de part et d'autre d'édifices publics, les forces de l'ordre étaient présentes pour surveiller tout débordement et ce jusqu'en début de soirée.