Alors que certains résidents de la cité Diar Echems (El-Mouradia) contestent le site des logements qui leur ont été attribués, d'autres réclament d'être relogés dans l'immédiat alors qu'ils sont déjà inscrits dans le programme de décembre prochain. À la veille d'une importante opération de relogement dans la capitale qui concernera plus de 3 000 familles, des jeunes de la cité Diar Echems située à la sortie de la commune El-Mouradia (ex-le Golfe) ont renoué hier avec la protestation, une année après les émeutes spectaculaires qu'a connues ce quartier. C'est hier, vers 14h, que plusieurs dizaines de jeunes ont bloqué l'avenue Bouadou menant d'El-Madania à Bir-Mourad-Raïs, le boulevard principal qui relie les deux localités où plusieurs institutions et entreprises sont installées. Un important dispositif de sécurité a été immédiatement mis en place en vue de quadriller les deux quartiers, alors que la brigade antiémeute avait déjà pris position tout le long de cette avenue de Bir-Mourad-Raïs. Des pierres ainsi que quelques cocktails Molotov ont été lancés sur les éléments de la police et sur les passants. Les abribus se trouvant sur ce tronçon routier ont volé en éclats. Des barricades ont été déposées par les émeutiers tous le long de cette route et des débris de verre ainsi que des blocs de pierre (toutes dimensions confondues) jonchaient la chaussée. Des pneus ainsi que des détritus ont été brûlés, dégageant ainsi une épaisse fumée noire qui a recouvert la cité de Diar Echems. Le dispositif de sécurité n'a pas pu franchir la rue des Jasmins, qui mène vers ce quartier. Les policiers se sont contentés de riposter à distance, d'arrêter la circulation et de demander aux passants ainsi qu'aux automobilistes de rebrousser chemin. À l'origine de ce regain d'émeutes, le choix du site du relogement. Plus de 300 familles résidentes de la cité Diar Echems ont bénéficié d'appartements de type F4 dans la localité de Birtouta dont le déménagement est prévu pour demain (lundi). Ils contestent ainsi le choix de ce quartier et réclament, en revanche, d'être relogés à Draria au même titre que leurs anciens voisins. Pour leur part, d'autres résidents de Diar Echems, dont le relogement est prévu pour décembre prochain, se sont joints à la contestation pour réclamer leur logement dans l'immédiat et bénéficier de leur appartement durant la campagne de recasement qui sera lancée lundi. Les affrontements se sont poursuivis jusqu'à 16h30 alors qu'il commençait à pleuvoir. La pluie a éteint le feu qui consumait les pneus. Des élus locaux ont tenté de calmer les esprits en expliquant aux manifestants que les appartements de Draria réclamés par les contestataires étaient moins spacieux, précisément des F2. Une délégation composée des représentants de la cité Diar Echems s'est déplacée à la wilaya d'Alger pour engager des négociations. Pour rappel, ce quartier a connu en 2010 des émeutes très violentes qui ont causé des dégâts matériels et humains dont plusieurs blessés aussi bien chez les manifestants que dans les rangs de la police. Face à cette situation, les autorités avaient décidé d'organiser des campagnes de recasement des familles habitant Diar Echems. Des dizaines d'entres elles avaient été relogées à Birkhadem et à Draria.