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Que fait courir le sahel ?
Publié dans El Watan le 28 - 09 - 2011

Ces enjeux du futur dévoilent les attitudes des acteurs en présence dont le rôle peut aller jusqu'à l'occupation militaire de 1000 provinces, 2000 départements, 6000 communes et plus de 40 000 villages africains. Il y a, pour s'en convaincre, qu'à superposer la carte africaine des gisements des matières premières hautement stratégiques à sa carte politique qui laisse clairement voir que les conflits et les violences sont localisés exactement au lieu de localisation de ces gisements.Il ne s'agit pas de n'importe quel gisement : il s'agit des matières premières de l'industrie de demain. Dix matières premières joueront un rôle stratégique dans les vingt prochaines années et qui feront de l'Afrique un réservoir incontournable.
Il s'agit des métaux des terres rares suivants : le niobium, communément appelé columbium, le tantale, le tungstène, le titane, l'uranium, le thorium, le cérium, l'yttrium, le lithium et le lanthane. Ces dix matières sont géolocalisées parmi douze familles de gisements comprenant dix mille types de matières premières et de produits dérivés que l'on retrouve dans les 53 pays du continent africain. Ces matières sont hautement stratégiques parce qu'elles composent toute l'industrie de demain: l'armement, l'environnement, la nanotechnologie, l'aéronautique, les technologies de l'information et de la communication, la biologie, la médecine, la chimie judiciaire, la biométrie, la chimie agricole, pharmaceutique et alimentaire…
Il n'y aura pas d'industrie des voitures électriques sans les gisements de lithium africain. Cela est aussi valable pour la production de l'électricité dans les centrales nucléaires en Europe, qui dépendent à plus de 60% des gisements africains d'uranium. .
Ces matières seront source possible de conflit militaire, parce qu'elles forment ce que l'on appelle les «produits stratégiques». Ce concept fut utilisé pour la première fois par le Pentagone aux Etats-Unis. Dès lors, le Pentagone, la NASA et le bureau de l'United State of Geology, qui dépend du ministère de l'Intérieur des USA, gèrent une nomenclature des produits désignés comme «hautement stratégiques» pour la défense des Etats-Unis d'Amérique et ses alliés de l'Otan. Quand les pays d'Afrique seront pourvus de laboratoires spécialisés dans différentes branches des sciences de la nature, ces matières premières présenteront un tout autre intérêt particulier pour nos gouvernants.
Les partenaires occidentaux de «l'Afrique» ne pourront pérenniser la sous valorisation marchande de ces matières premières hautement stratégiques. L'économie de survie des populations africaines en dépendra jusqu'à donner naissance à des conflits militaires, si le juste prix de ces matières ne sera pas consenti par les économies industrielles puissantes d'aujourd'hui. Les accords de partenariat économique (APE : Afrique-Union africaine) contiennent des germes de conflits d'intérêts qui hypothèquent sérieusement l'avenir économique de l'Afrique, de part l'asymétrie d'informations entre les deux parties. Comment nos gouvernants peuvent-ils négocier des intérêts africains dont ils ignorent l'essentiel, mais que leurs concurrents connaissent, eux, parfaitement ?
La dévalorisation des matières premières et les produits dérivés de notre continent sur les marchés internationaux est sciemment entretenue par les institutions de Bretton Woods (BM & FMI). L'organisation américaine Government Accountability Project (www.whistleblower.org) dénonce un think tank proche des néoconservateurs les plus extrémistes, très introduits dans les institutions de Bretton Woods, qui légitime une stratégie permettant, depuis de nombreuses années, de dévaloriser les matières premières de l'industrie de demain. L'avenir du commerce des matières premières stratégiques de l'Afrique permet d'élaborer des stratégies possibles utiles aux décideurs africains qui élaboreront les politiques de demain.
Ces stratégies donnent beaucoup à réfléchir, parce qu'elles cherchent à identifier les logiques profondes qui gouvernent les choix politiques et économiques des partenaires extérieurs actuels des 53 Etats d'Afrique rapportées aux initiatives continentales de type militaire enrobées dans des approches économiques sous-jacentes.
Le malheur de l'Afrique est qu'elle continue d'être appréhendée comme un enjeu de la compétition et non comme un espace où vivent des êtres humains qui ont plein droit à une vie décente et un avenir harmonieux sur leur propre sol.
En témoigne le cynisme qui entoure les crimes commis en terre africaine, où se joue l'approvisionnement de l'industrie de l'informatique et de la téléphonie en matières rares : tungstène, niobium, tantale, titane, uranium… C'est le cas de l'Est de la République démocratique du Congo, du Darfour, du Tchad, du Sud Soudan, du Sahara et du Sahel, de la Somalie, du golfe de Guinée, du golfe d'Aden, etc. Ces produits sont géolocalisés, avec la précision du GPS, dans 10 millions de gisements offshore et on shore répartis aux quatre coins des 53 pays africains.
Sur ces 10 millions de gisements de matières premières, 100 000 sont titrés, ce qui signifie que seulement 1% des gisements prouvés par la télédétection satellitaire sont développés à ce jour. 99% des gisements prouvés par la télédétection restent encore à développer. Chiffres auxquels il faut ajouter des millions de gisements offshore et on shore probables et possibles qui ne sont pas encore explorés sur le continent à ce jour. L'avenir de l'Afrique doit faire prendre conscience aux leaders africains des pièges qui se dessinent sur leur route. Ce qui adviendra de l'Afrique au cours des vingt prochaines années dépend de ce que les Africains du continent et de la diaspora font dès aujourd'hui pour contrer les appétits insatiables des multinationales.
Les stratèges africains ne pourront pas dire qu'ils n'étaient pas avertis pour se préparer à affronter le futur. L'Africom (version économie militaire ou aide au développement économique) donne le la des jeux et enjeux à venir… Peut-être que le Printemps arabe et africain bouleversera la donne au profit des peuples d'abord pour contenir les flux migratoires indésirables…

Source : David Beylard, bureau d'ingénieur·consell «Africommodltles» Genève 8 octobre 09, Journal les Afriques, Edition Suisse.


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