La victoire arrachée, dimanche au stade de Blida, par l'équipe nationale de football face à la Zambie, lors d'un match comptant pour la 4e journée des qualifications jumelées Mondial-CAN-2010, constitue une éclaircie dans le ciel sombre du sport algérien. L'Algérie a fait un grand pas vers la qualification à la Coupe du monde, une compétition dont elle est absente depuis 1986. Le but inscrit par les Verts a, par ailleurs, eu un effet euphorisant sur une jeunesse avide de succès mais néanmoins lasse de voir son pays régulièrement absent des grands événements sportifs mondiaux. En dehors, peut-être, du handball national qui parvient encore à défendre sa réputation dans les arènes internationales, il faut dire que les athlètes des autres disciplines n'ont cessé en effet ces dernières années d'accumuler les contre-performances. C'est particulièrement le cas du demi-fond, une discipline dans laquelle ont excellé pendant longtemps pourtant les Algériens. Depuis que Noureddine Morceli, Saïd Guerni Djabir et Hassiba Boulmerka ont rangé leurs points, l'Algérie a pratiquement disparu des tablettes. Les Algériens espèrent que le succès enregistré par le onze national provoquera un effet d'entraînement sur le reste des équipes nationales et contribuera à enraciner la culture de la gagne dans le pays. La mobilisation tout autant que l'extraordinaire passion suscitée par l'équipe nationale chez les jeunes apportent une cinglante contradiction au cliché abominable qui veut que l'Algérie ne soit bonne qu'à fabriquer des terroristes et des casseurs. Le fait que tout le monde s'est retrouvé dans la rue pour défiler et fêter la victoire des Verts jusqu'à une heure tardive de la nuit et la complicité remarquable qui existe entre les joueurs et leur public renseignent assez sur le désir de la jeunesse de rompre avec le pessimisme, d'exister et de réaliser ses propres exploits. Bien entendu, pour rendre le rêve possible, il paraît évident que l'espoir à lui tout seul ne suffit pas. Pour réapprendre aux Algériens à gagner, il faudrait sans doute que tout le monde s'inspire, dans un premier temps, de la recette de Rabah Saâdane. En attendant de voir notre sport se professionnaliser et d'avoir des centres de formation capables de « fabriquer » des champions, il serait ainsi judicieux de faire appel en priorité aux Algériens évoluant à l'étranger. Car il faut bien se rendre à l'évidence que l'équipe nationale, avec le niveau actuel de notre championnat national, n'aurait pas pu aller loin. Aussi, pour éviter que la qualification de notre équipe de foot en Coupe du monde ne soit encore qu'une hirondelle, il paraît nécessaire que l'Etat se décide à mettre en place une véritable politique sportive et consacre davantage de moyens à la préparation des équipes nationales. Ce n'est qu'à ce prix-là qu'il sera possible de ressusciter notre sport national.