L'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) entend soumettre aux pouvoirs publics une étude sur la faisabilité de l'implantation en Algérie d'une industrie de fabrication de véhicules touristiques, a affirmé, hier, Mohamed Baïri, président de AC2A, joint par téléphone. « On essaie de faire un rapprochement. C'est pour évaluer la filière de la sous-traitance et la faisabilité d'une implantation d'une industrie de fabrication de véhicules en Algérie », explique-t-il. Sont également associés à cette étude l'Union professionnelle de l'industrie automobile et mécanique (UPIAM) ainsi que le Forum des chefs d'entreprises (FCE). Avec un chiffre d'affaires annuel de près de 4 milliards de dollars, le marché national automobile s'est rapidement développé ces 5 dernières années, selon M. Baïri, grâce aux crédits à la consommation. Toutefois, le premier responsable de l'AC2A regrette que le marché en question ne soit pas accompagné d'un tissu industriel de sous-traitance. « Personne ne s'est intéressé à ce créneau », regrette-t-il, en estimant que son association mise au moins sur 20 à 25% de sous-traitants. « C'est mieux que de continuer à importer les pièces de rechange », commente notre interlocuteur pour qui les autorités concernées sont tenues de mettre en place un climat propice en vue de permettre à cette industrie de connaître son essor. Interrogé sur la décision du gouvernement portant sur l'interdiction du déchargement des véhicules au port d'Alger et leur transfert vers les ports de Djen Djen, Mostaganem et Ghazaouet, M. Baïri souligne que cette mesure, applicable à partir du 1er octobre, a surpris plus d'un. « Elle a jeté un flou total dans le milieu des concessionnaires. Nous sommes ici depuis plusieurs années. Ce n'est pas du jour au lendemain que l'on prend ce genre de décision. Nous déchargeons de 20h à 6h du matin entre 3000 et 4000 véhicules », précise-t-il, en notant qu'il est extrêmement difficile de trouver des zones sous douane pour stocker les véhicules. M. Baïri bat en brèche l'explication fournie par le gouvernement pour expliquer cette mesure, à savoir la décongestion du port d'Alger. « C'est un alibi qui ne tient pas la route », conteste-t-il. D'après lui, cette décision va torpiller les efforts consentis par des concessionnaires qui ont investi dans la capitale dans des parcs sous douane loués pour une période de 3 à 4 ans, en sus de la mise en place d'une chaîne logistique nécessaire pour l'acheminement des véhicules neufs du port vers le client. L'AC2A a, à maintes fois par ailleurs, émis des demandes d'audience auprès du ministre des Transports, lesquelles demandes sont restées lettre morte, regrette le président de cette association. « Nous demandons le report de cette disposition. On aimerait avoir au moins 2 à 3 ans pour nous préparer », réclame M. Baïri. En réaction, les membres du bureau de l'association ont convenu de se réunir hier soir dans l'espoir d'organiser la riposte.