A peine réconciliés, les socialistes français risquent de replonger dans la discorde et les divisions, avec la publication d'un livre de deux journalistes, qui accuse Martine Aubry d'avoir pris la direction du premier parti d'opposition fin 2008 à la suite de fraudes. « On ne prend plus de gants, vous bourrez les urnes. » La phrase d'un proche de Martine Aubry, qui aurait été prononcée le jour de l'élection interne du chef du parti le 21 novembre 2008, est censée symboliser une fraude qui, selon les auteurs, pourrait avoir concerné environ 1000 votes au total. Ce soir-là, dans un ambiance de psychodrame, Martine Aubry n'avait devancé que de 102 voix l'ancienne candidate du parti socialiste (PS) à l'élection présidentielle, Ségolène Royal. Déjà, à cette époque, des accusations de fraudes avaient été proférées. Mme Royal, qui dit n'avoir lu que des extraits de l'ouvrage, a déclaré mercredi avoir « ressenti un choc en pensant aux dizaines de milliers de militants qui se sont fait voler leur vote ».