Après une nuit de confusion, la direction du PS a annoncé hier matin à 5h30 que Martine Aubry était élue avec 50,02% des voix. Selon les chiffres officiels, la maire de Lille a obtenu 42 voix de plus que Ségolène Royal qui a demandé l'organisation d'un nouveau scrutin. 42 voix d'écart seulement sur un total de 137 116 votants. Un résultat contesté par les proches de l'ex-candidate à la présidentielle. La contestation de ce scrutin, qui devait mettre fin à des mois de luttes d'influence et des semaines de déchirements, risque d'enfoncer un peu plus le PS dans la crise qui a besoin de panser les plaies de sa division pour donner consistance à l'opposition française. Mme Royal a dénoncé au cours de la nuit des méthodes de l'appareil du parti totalement insupportables, tandis que Mme Aubry a appelé à une attitude de responsabilité car, sinon, cela va créer une situation encore pire pour le PS. Le premier secrétaire sortant du parti, François Hollande, a fait savoir qu'il convoquerait dans les prochains jours les instances dirigeantes du parti pour examiner les résultats et les valider. Ségolène Royal affirme incarner un renouveau pour affronter une seconde fois Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2012. Mme Aubry, elle, prône un ancrage à gauche, écartant toute alliance avec le centre. Le style austère et partisan d'Aubry tranche avec la touche glamour de Ségolène. Le PS survivra-t-il après cette division en deux ? En attendant, le grand gagnant est Nicolas Sarkozy qui avait déjà déstabilisé le parti de Mitterrand par sa politique d'ouverture, en recrutant plusieurs personnalités socialistes dans son gouvernement. Le PS, qui peine depuis 2007 à faire entendre un discours d'opposition, paie les frais de la guerre de ses chefs. D. B.