Crise n Cette élection qui a donné lieu à de vives contestations émanant du camp pro-Royal, a engendré une grave situation de crise au sein du PS au moment où celui-ci a grandement besoin de renforcer ses bases face au parti de Sarkozy. Martine Aubry, ancienne ministre, a été déclarée, ce samedi, vainqueur du vote pour désigner le chef du Parti socialiste français, mais l'écart avec sa rivale Ségolène Royal est infime et le résultat vivement contesté. Martine Aubry, maire de Lille et tenante de l'ancrage à gauche du parti, a obtenu 42 voix de plus que son adversaire sur 137 000 votes, soit 50,02% contre 49,98%, selon les chiffres publiés tôt ce samedi matin par la direction du principal parti d'opposition français. L'élection a donné lieu à un affrontement entre les partisans des deux candidates dans la nuit de vendredi à samedi, les partisans de Martine Aubry et de Ségolène Royal revendiquant chacun la victoire et dénonçant de possibles fraudes. Les partisans de Mme Aubry, ainsi que quelques représentants de Mme Royal se sont rassemblés au siège du parti. Devant les grilles, des militants s'apostrophaient, aux cris de «magouilleurs». Mme Royal a réclamé un nouveau scrutin, proposant qu'il se tienne jeudi prochain. Martine Aubry a estimé, de son côté, qu'un «troisième tour n'a pas de raison d'être», assurant avoir l'assentiment sur ce point de François Hollande, premier secrétaire sortant. Elle a appelé sa concurrente à «une attitude de responsabilité car sinon, cela va créer une situation encore pire pour notre parti». La direction du Parti a, de son côté, annoncé, tôt ce matin, ne pas être en mesure d'annoncer les résultats d'un scrutin «extrêmement serré» et contesté, appelant les deux camps à s'abstenir de «déclarations intempestives. La contestation de ce scrutin, qui devait mettre fin à des mois de lutte d'influence et des semaines de déchirements, risque, au contraire, d'enfoncer un peu plus le Parti socialiste (PS) dans la crise. Celui-ci a pourtant un besoin urgent de panser les plaies de la division et redonner consistance à l'opposition au président Nicolas Sarkozy. Le Premier secrétaire sortant du PS, François Hollande, a fait savoir qu'il convoquerait dans les prochains jours les instances dirigeantes du parti pour examiner les résultats et les valider. Les militants socialistes étaient consultés moins d'une semaine après un congrès cauchemardesque pour le PS qui n'avait pas réussi à définir une ligne politique claire et à dégager une candidature de consensus pour la succession de M. Hollande, offrant le spectacle d'un parti ébranlé par le choc des ambitions. Lors du premier tour, jeudi, les adhérents du parti n'avaient pas départagé suffisamment les deux favorites et rivales, Mme Royal (42,9%) et Martine Aubry (34,5%), alors qu'il fallait 50% pour être élu au premier tour.