Les pétroliers de la classe moyenne du Groupe Sonatrach viennent en effet de percevoir le rappel des augmentations de 80% sur les indemnités IFRI et de nuisance ainsi que celles du travail posté.L'engagement tenu par les responsables de l'entreprise l'été dernier a suscité un grand enthousiasme à la veille de l'aïd d'autant plus que les rappels ont été versés avant l'échéance prévue. Beaucoup de pétroliers ont exprimé leur joie de voir leur nouveau salaire net augmenté de rappels conséquents. Ces mêmes travailleurs qui ne cessaient d'attirer l'attention sur leurs conditions de travail dans des zones dépourvues et isolées, au climat hostile ne pouvaient qu'envier leurs confrères travaillant à proximité pour le compte de multinationales ou associations Sonatrach-multinationales. La jubilation de la ressource humaine des filiales de l'activité amont est donc entièrement due à la prouesse des travailleurs intrépides et engagés de Hassi R'mel, inconnus de tous jusqu'à il y a quelques mois et dont la détermination et l'abnégation resteront ancrées dans les annales du secteur de l'énergie et des mines. Les travailleurs de l'Entreprise nationale de forage Enafor ont été les premiers à percevoir les rappels des exercices 2010 et 2011 sur leurs bulletins de paie du mois de juin passé. Les autres filiales se sont jointes à l'effort au fur et à mesure. Tel a été le cas de l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP) qui a versé 80% du rappel de l'année 2010 en août passé et les 53 % de rappel de l'année 2009 le mois d'octobre dernier. L'Entreprise nationale des services aux puits (ENSP), a quant à elle, versé les 80% des rappels de l'année 2010 seulement comme le cas de l'Entreprise nationale de géophysique (Enageo). Avec une année aussi prospère en matière de salaire, les pétroliers du sud du pays voient enfin leurs sacrifices payés. Il n'échappe pas à la connaissance des gens du secteur que les offres d'emploi à salaires attractifs se font désormais au Nord avec l'avènement d'entreprises étrangères ainsi que la progression d'entreprises privées de grande envergure. Des propositions de salaire nettement meilleures que celles offertes par les entreprises pétrolières algériennes. La majorité écrasante de gestionnaires d'entreprises publiques économiques aime à annoncer que le salaire n'est point le paramètre le plus prépondérant dans la motivation de la ressource humaine. L'on préfère plutôt mettre en exergue l'environnement adéquat, la culture d'entreprise, le soi-disant climat social, l'adhésion du personnel aux objectifs stratégiques de l'entreprise, etc. Cette tendance qui trouve son ancrage dans la pyramide des besoins de Maslow, quoique ce dernier ne néglige guère le paramètre déterminant des salaires, a pénalisé Sonatrach et ses filiales qui ont vu s'envoler au cours des trois dernières décennies leurs cadres les plus brillants vers d'autres horizons leur offrant le double, voire le triple ou le quadruple des salaires consentis par les entreprises étatiques. Les multinationales opérant en Algérie ou à l'étranger ne ménagent aucun effort dans les propositions de salaire irrésistible sans parler des bonus, une autre source de motivation pécuniaire ainsi que les grandes possibilités d'évolution de carrière en adéquation avec les performances.Des qualifications et performances acquises au sein de ces mêmes entreprises pétrolière algériennes qui ont pourtant dépensé de l'argent et du temps dans la formation de ces désormais ex-salariés. A Sonatrach, on croyait qu'il n'y avait pas plus facile que de former de nouvelles recrues à chaque déperdition, tel est le fond du problème pensent les pétroliers qui déplorent que l'aspect «accomplissement professionnel » ne soit pas encore à l'ordre du jour, malgré les augmentations. Les nouvelles pratiques managériales et la gestion arbitraire de la ressource humaine algérienne sont loin de faire l'unanimité dans les entreprises étatiques en Algérie où une bureaucratie aveugle fait perdre au pays un temps précieux, alors que les jeunes ne demandent qu'à prouver leurs performances !