Les travailleurs de GTP (Grands travaux pétroliers) de Hassi-Messaoud ont mis fin, hier matin, à leur mouvement de grève, suite à l'accord salarial intervenu dans la soirée d'avant-hier entre la direction générale de GTP et le syndicat d'entreprise. Cet accord dont nous détenons une copie prévoit le paiement des 30 mois de rappels des augmentations de 80% de l'indemnité de zone et de conditions de vie (IZCV) en deux tranches. Une première tranche de 15 mois sera versée en janvier 2012, alors que la deuxième sera réglée en novembre de la même année, précise l'accord salarial. Les six autres points de revendications contenus dans la plate-forme des syndicalistes du 16 novembre seront examinés mardi au siège de l'entreprise à Réghaïa. Il s'agit notamment de l'augmentation de salaire de 30%, le problème de la titularisation des travailleurs dans leur poste d'emploi, la nomenclature des postes de travail et l'alignement des barèmes de la prime d'allocation de fin de carrière (AFC), ajoute encore le document. Bien que ne figurant pas dans le document, le problème de paiement des dix jours de grève sera également pris en charge par l'entreprise comme l'ont exigé les travailleurs, assure une source syndicale. Selon nos informations, l'activité a repris, hier matin, dans plusieurs chantiers de GTP, qui sont restés paralysés depuis plus de 10 jours. Selon nos informations, cet accord n'a été signé qu'après les pressions exercées, jeudi, par les responsables de la compagnie Sonatrach sur le P-DG de GTP qui est revenu le même jour de Hassi-Messaoud, sans même rencontrer les travailleurs ni leurs représentants. “Un déplacement de deux jours qui n'a servi à rien, compte tenu de l'absence des responsables du syndicat”, estime un responsable de la Fédération des pétroliers qui se dit satisfait de l'accord signé par les deux parties. Nos sources ajoutent que l'entreprise Sonatrach s'est engagée à sensibiliser ses filiales à honorer dans les plus brefs délais les créances de GTP pour pouvoir prendre en charge le paiement de ces augmentations. Le préjudice causé par cette grève à la seule entreprise GTP est estimé à 40 milliards, sans compter le manque à gagner causé à Sonatrach et ses partenaires, affirme une source syndicale. Par ailleurs, on apprend que le syndicat compte arracher les 30% de salaire contenus dans la plate-forme de revendications du 16 novembre. “Cet accord ne sera complet qu'avec la satisfaction des autres points, notamment celui lié au 30% d'augmentation et qui sera débattu dans la réunion prévue mardi”, estime un syndicaliste de GTP. Pour rappel, les 5 000 travailleurs de GTP de Hassi-Messaoud et d'In Amenas ont déclenché leur mouvement de grève mardi dernier, pour exiger le paiement de ces revalorisations de salaires prévues par la première plate-forme de revendications signée le 16 septembre 2011. Les contestataires se sont sentis lésés, surtout après la prise en charge des mêmes revendications par d'autres entreprises parapétrolières comme l'ENTP, Enafor, Enageo, ENSP et les différentes divisions de Sonatrach. Cette grève a, pour rappel, paralysé plusieurs chantiers importants de Sonatrach, comme celui du gaz GPL Gassi Touil, de Tigantourine géré en partenariat avec la compagnie anglaise BP, ou encore les chantiers régis en partenariat avec l'entreprise américaine Anadarko et des entreprises japonaises comme JJC. M. T.