Batna risque de se trouver au top de la liste des wilayas bénéficiaires de structures à coups de millions de dinars non exploités de façon bénéfique. Tant de questions se posent sur la nécessité d'avoir des centres spécialisés dans la prise en charge de certaines catégories de la population. Des centres dépendants du ministère de la Solidarité, à commencer par le centre spécialisé dans l'éducation pour filles (CSP). Ce centre sis au quartier de Kechida abrite aujourd'hui sept filles et emploie 75 personnes pour un coût total de 1,5 milliard de centimes, ce qui fait que la prise en charge d'une seule fille revient environ à 3 57 millions de centimes aux caisses de l'Etat, une somme faramineuse qui pourrait être plus utile pour régler les problèmes d'autres cas sociaux plus nécessiteux. Une autre construction, toujours dépendante du ministère de la Solidarité, la maison de la solidarité, achevée depuis plus de deux ans, demeure elle aussi fermée. Une seule famille y habite, un couple de personnes âgées et infirmes que la direction de l'action sociale a bien voulu prendre en charge après qu'ils avaient été renvoyés du centre pour personnes âgées. Plusieurs requêtes ont été faites par des associations pour que cette maison soit exploitée pour l'accueil des SDF, ou bien les femmes en détresse. Ces requêtes sont restées sans écho. En premier lieu, on voulait en faire un nouveau centre pour les personnes âgées, mais ces dernières ont refusé de se déplacer, arguant que les chambres sont collectives, ne respectant pas leur intimité. Un autre exemple à citer, le centre de prise en charge des enfants atteints d'insuffisance respiratoire, construit au pied d'une montagne à la sortie de Batna, près de la nouvelle ville de Hamla. Bien qu'il soit considéré par des médecins spécialistes comme étant un lieu privilégié pour la résidence d'enfants atteints d'asthme où de maladies respiratoires, en plus des dépenses importantes mises par l'Etat pour qu'il soit à la hauteur d'autres centres du genre, il reste pratiquement désert. A se poser la question: Qu'est ce qui fait que ces centres ne soient pas exploités comme ils devraient l'être ? Le DAS de Batna, M. Kenzi s'explique: «Effectivement le centre spécialisé dans l'éducation pour filles, CSP, compte aujourd'hui sept résidentes, mais nous, en tant que DAS, nous ne pouvons contrôler leur nombre, on n'a même pas le droit de faire un placement provisoire dans ce centre ou autres du genre. C'est au juge des mineurs de le faire; nous, nous ne faisons que gérer administrativement et financièrement (…). Le nombre des résidentes varie d'un mois à un autre, il y a trois mois on avait 27 filles et ce mois-ci elles sont sept.» Presque le même problème se pose au niveau du centre pour enfants atteints d'insuffisance respiratoire. «C'est un centre régional, le placement dépend des wilayas qui nous envoient leurs enfants, mais le problème ici ce sont les parents qui refusent de se séparer de leurs enfants bien que le centre soit très bien équipé et il y a un suivi permanent des médecins. Le centre peut accueillir 250 enfants et on n'en a que 30 maintenant.», a ajouté le DAS. Concernant la maison de solidarité, notre interlocuteur nous a informé que finalement la direction a reçu le budget du centre qui a désormais le statut d'un SAMU social et qu'il sera opérationnel dans une vingtaine de jours. A comprendre que le problème ne se pose pas au niveau de la gestion mais dans l'information: des structures qui fonctionnent avec moins d'un quart de leurs capacités et qui engagent des dépenses importantes. L'exécutif de wilaya ainsi que les élus de l'APW devraient se pencher sur ce dossier et voir ce qui cloche.