C'est l'argument avancé hier par le colonel Chenouga Dhaoui, chef de la division sécurité routière à la Gendarmerie nationale, lors de son intervention au forum d'El Moudjahid consacré au thème des accidents de la route. Interrogé sur les chiffres relatifs aux décès enregistrés sur les routes malgré les dispositions répressives du code de la route, l'officier explique que «tous les efforts des forces de sécurité étaient dirigés vers la sécurité de nos frontières». D'ailleurs, a-t-il relevé, au premier trimestre de l'année en cours, le durcissement des mesures contre les contrevenants avait donné des résultats, réfutant ainsi les accusations de «négligence et relâchement». 3936 morts ont été enregistrés au cours des dix premiers mois de l'année en cours, un chiffre en hausse de 27%. La mort par accident de la route est-elle une fatalité ? Les différents invités au forum ont tenté de décrypter les facteurs favorisant ce phénomène macabre. Un carton rouge a été brandi à l'adresse du ministère des Travaux publics. L'autoroute Est-Ouest a été livrée sans aucun point de relais ni signalisation complète. Autre raison invoquée : les pièces détachées contrefaites commercialisées en Algérie. Le président de la Fédération des auto-écoles, M. Aoudia, a réfuté «certains clichés» selon lesquels les nouveaux conducteurs sont à l'origine de la plupart des accidents. Un fichier des mauvais conducteurs Selon M. Berannen, représentant de la Compagnie algérienne des assurances (CAAT), un fichier national des mauvais conducteurs sera élaboré. Une réunion des différents assureurs et réassureurs est prévue aujourd'hui pour entamer le processus, a-t-il annoncé. L'objectif de ce fichier est de mettre en place un procédé pour distinguer, en matière de tarifs, un bon conducteur d'un mauvais. Le système bonus/malus ne suffit pas puisque la marge entre les deux est insignifiante, donc loin d'être une motivation pour le conducteur. Ce fichier s'ajoutera à la demande exprimée par les assureurs et les réassureurs d'augmenter les prix de l'assurance automobile. Des prix jugés en deçà de la prise en charge des sinistres. Il estime que «les primes versées annuellement par les clients ne suffisent plus pour la prise en charge des conséquences des sinistres». Se référant aux récentes augmentations de salaires des différentes catégories de la Fonction publique et à la révision à la hausse du SNMG, le représentant de la CAAT a laissé entendre que les coûts de l'assurance automobile doivent être revus par le ministère des Finances.