Les dépenses occasionnées par le mois de Ramadhan et la rentrée scolaire ont mis à genoux de nombreuses familles. Nombre d'entre elles ont dû contracter des prêts auprès de proches ou carrément hypothéquer leurs bijoux pour boucler leur fin de mois dans la dignité et faire face aux notes salées de l'Aïd tout proche. Sans doute, jamais le portefeuille des Algériens n'a autant été sollicité que lors de la rentrée sociale de cette année. Et encore ce n'est pas fini ! La fin du mois de Ramadhan ne devrait pas être, en effet, synonyme de trêve pour les ménages puisque l'inflation – qui a déjà atteint les 5,4% – semble vouloir battre de nouveaux records au regard, notamment, de l'évolution croissante, ces dernières semaines, des prix des produits de large consommation. Et comme un malheur ne vient jamais seul, les organisations patronales viennent de s'entendre pour ne pas céder d'un iota au gouvernement sur le dossier du SNMG. Donc, il ne faudrait pas trop espérer, à brève échéance, un renforcement du pouvoir d'achat. L'attitude des patrons ne souffre aucune équivoque. Elle veut tout simplement dire qu'il ne faudra pas espérer des augmentations de salaires lors de la prochaine tripartite. Mieux, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) a expliqué qu'en raison de la fragilité des entreprises, une décision prônant une révision à la hausse du SNMG risquerait tout simplement de ne pas être appliquée. La déclaration de Réda Hamiani est-elle à prendre comme un avertissement des patrons lancé en direction du gouvernement pour signifier à celui-ci qu'ils ne feront aucune concession lors de la prochaine tripartite ? Fort possible. Une chose est certaine, le point de vue des opérateurs économiques privés sur la question du SNMG est partagé en long et en large, selon de nombreuses sources, par le gros des managers des entreprises publiques. Ces dernières qui peinent déjà à honorer les salaires de leurs travailleurs ne supporteraient en effet pas le « coût » d'une nouvelle augmentation du SNMG. Seulement, à l'inverse des opérateurs privés, les patrons des sociétés publiques ne peuvent pas exprimer ouvertement leur opposition au pouvoir politique de crainte d'être remerciés. Dans l'immédiat, la rigidité de la position des opérateurs économiques a pour effet de compromettre sérieusement la tenue de la réunion tripartite du mois d'octobre prochain. Car, a quoi peut-il bien servir de maintenir une rencontre entre le gouvernement, l'UGTA et les opérateurs économiques qui au bout du compte n'aboutira à rien. Le peu d'adhésion de la sphère économique à la feuille de route fixée pour l'heure à la tripartite plonge, pour ainsi dire, l'exécutif dans une profonde solitude. Une solitude dans laquelle il aura à la fois à résoudre le casse-tête chinois du salaire socialement faible mais économiquement trop cher et à tenter de soulager une société au bord de l'asphyxie. C'est ce qui s'appellerait être dos au mur !