Il a indiqué aussi n'avoir pas besoin de «tricher» pour remporter la présidentielle prévue le 4 mars prochain. Pour l'homme fort de Russie, les élections de la Douma (Chambre basse du Parlement) «sont terminées». Ainsi, «il ne peut être question de discussions sur une révision» des résultats des législatives. S'exprimant devant ses partisans du Front populaire, un rassemblement de partis, syndicats et associations proches du pouvoir, il a observé à propos de la présidentielle : «En tant que candidat, je n'ai besoin d'aucune tricherie. Je veux que l'élection soit la plus transparente possible. Et que ce soit clair pour tout le monde, je veux m'appuyer sur l'expression de la volonté populaire, sur leur confiance.» Et de poursuivre : «Nous devons mettre un terme à toutes ces insinuations.» Après quatre ans comme Premier ministre, il nourrit l'ambition de revenir en 2012 à la présidence russe, qu'il a dû quitter après deux mandats consécutifs (2000-2008). L'intervention de Vladimir Poutine fait suite à la manifestation de samedi qui a rassemblé entre 70 000 et 100 000 personnes à Moscou, pour réclamer des élections libres en Russie et l'annulation des résultats des législatives, remportées par le parti au pouvoir, Russie unie. Scrutin entaché de fraudes selon les opposants, à l'origine de cette manifestation. Mouvement de protestation minimisé par Poutine. Prêt à défier Poutine Les opposants «n'ont pas de programme unifié, pas de moyens clairs et compréhensibles d'atteindre des objectifs qui ne sont pas clairs non plus, et n'ont pas de gens capables de faire des choses concrètes», a-t-il dit. A son avis, le discours de l'opposition «qui ressort vise à délégitimer et dévaluer tout ce qui se passe dans la sphère publique, y compris et avant tout le processus électoral, les élections». Il a déjà critiqué plusieurs fois les opposants, les accusant notamment d'être à la solde des Occidentaux. Le même jour, l'ex-ministre des Finances, Alexeï Koudrine, qui soutient en partie les revendications des manifestants, a affirmé au journal Vedomosti, que l'homme fort du pays était prêt au dialogue. «Avant d'aller au rassemblement» de l'opposition, «j'ai expliqué ma position à Vladimir Poutine. Et dans l'ensemble, j'ai compris qu'un dialogue est possible», a-t-il dit. Lors du rassemblement, Alexei Koudrine, qui a quitté le gouvernement à l'automne suite à un conflit avec le président Dmitri Medvedev a appelé à un «dialogue» entre le pouvoir et l'opposition afin d'éviter une «révolution ». De son côté, le blogueur anticorruption, une des figures de l'opposition, Alexeï Navalny, s'est dit prêt à se présenter contre Vladimir Poutine, si le régime adopte des réformes garantissant un scrutin démocratique. «Lorsque nous aurons une vraie chance de participer aux élections, je suis prêt à me battre pour une position de leader, y compris à la présidentielle», a déclaré à la radio Echo de Moscou Alexei Navalny. Il a observé que sans réformes de fond le scrutin de mars «ne sera pas légitime quoi qu'il arrive». Il a aussi estimé qu'une mobilisation accrue dans la rue était le seul moyen d'obtenir des concessions du régime de Poutine. «Peut-être que c'est une vision trop primaire, mais si un million de personnes sortent dans la rue alors ils ne pourront rien nous faire. Et ils devront satisfaire nos revendications», a relevé A. Navalny.