Elle a pour but de répondre aux besoins des opérateurs économiques (Etat, entreprises, administrations) qui manquent généralement de données statistiques fiables. Pour cette étude, une grande enquête a été réalisée en Algérie auprès de 5944 internautes via un questionnaire électronique publié sur plusieurs sites web populaires algériens et renforcée par une campagne de e-mailing. Après cinq semaines de terrain, l'étude vient de livrer quelques-uns de ses résultats. Les internautes algériens, dont le nombre est estimé à 4,5 millions (12,8% de la population) sont des accros de la Toile : 75% des internautes déclarent qu'Internet est un outil indispensable. Pour plus de 90% d'entre eux, Internet fait partie de leur quotidien depuis au moins un an et ils se connectent au moins une fois par jour et passent en moyenne une à deux heures devant leur écran. Les hommes (74,2%) sont plus nombreux que les femmes (25,8%), tous âges confondus. Les deux tiers des internautes (66,2%) sont des universitaires avec un niveau d'instruction d'au moins bac+1 à 3. Que font-ils sur Internet ? On peut distinguer trois usages : 82,6% envoient et reçoivent des mails (courriers électroniques), 80,7% utilisent les moteurs de recherche, 22,9% souhaitent lier des contacts d'affaires et 80,8% des internautes lisent la presse en ligne malgré le fait que la plupart des contenus « papier » et électroniques de la presse algérienne soient semblables. Les titres les plus lus sont ceux qui ont misé sur l'interactivité avec les lecteurs. Avec Internet, les notions de « produit de presse » et de « lecteur » changent radicalement. En effet, si la presse répond à une logique d'offre, en proposant aux lecteurs tout ce qui est essentiel, à savoir pour être informé à l'instant de la parution, le web, quant à lui, répond à une logique de demande où l'internaute a une interrogation à laquelle il va chercher une réponse. Les internautes algériens sont plutôt passifs et curieux. Seuls 40,6% déclarent posséder une page personnelle, un blog ou un site sur Internet. Le domicile est devenu le point d'accès au web pour plus de la moitié des internautes : 65% surfent le plus souvent depuis chez eux, contre 24,6% qui se connectent depuis leur lieu de travail. Cela s'explique notamment par le développement de l'offre ADSL pour les particuliers (585 455 abonnés en résidentiel, selon le MPTIC) et la baisse des tarifs d'abonnement. Les moins nantis se connectent à partir des cybercafés, des maisons de jeunes et des médiathèques. 72,1% sont insatisfaits de la qualité du débit de leur connexion à domicile et 79,7% se plaignent des coupures fréquemment subies. D'ailleurs, l'analyse de la situation générale d'Algérie Télécom, notamment au plan de l'infrastructure des télécommunications, a fait ressortir des insuffisances en matière de qualité du haut et très haut débits (source : document e-Algérie 2013). Il semblerait qu'Internet soit contagieux, puisque 61,9% des internautes déclarent qu'ils sont au moins 3 personnes à utiliser Internet dans un même domicile. Fait important à relever : 31% des internautes algériens déclarent se connecter à Internet via leur téléphone mobile, mais se plaignent cependant de la lenteur de la connexion et du prix de cette dernière qu'ils estiment assez élevé. L'opérateur Nedjma a la plus grande part de marché avec 62,7% des mobinautes. L'opérateur multimédia a jeté depuis le début de son challenge en Algérie toutes ses forces dans la bataille en optant pour les nouvelles technologies. Les non-mobinautes (69%) énumèrent divers freins : prix de la connexion trop élevé, l'incompatibilité de leur téléphone mobile, la lenteur du débit et le manque de contenu intéressant. Dans ce cadre, ils sont à la recherche d'une information actualisée en permanence. Le contenu prime sur la réputation du site et sur sa présentation. Certains internautes parlent, lors de plusieurs enquêtes publiées dans la presse, de sites « trop classiques, ternes, plats et parfois austères ». D'autres avouent que certains sites sont « trop vieux et peu adaptés à des populations jeunes ». Interrogés sur le projet Ousratic, seuls 5,4% des internautes algériens déclarent en avoir bénéficié. Ils le trouvent intéressant, mais déplorent « le coût excessif de l'opération d'achat du matériel informatique, les lourdeurs administratives rencontrées et pensent que les banques n'ont pas vraiment joué le jeu ».