Les préparatifs de la plus grande opération du recensement économique de l'histoire de l'Algérie ont d'ores et déjà commencé. Cette opération chapeautée par le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales qui mobilise 61 responsables statistiques de wilaya, plus de 2.000 délégués communaux, plus de 3.500 agents recenseurs, plus de 1.000 contrôleurs en plus de la mobilisation d'une bonne partie des effectifs de l'ONS, se veut être exhaustive et moderne. L'Office national des statistiques (ONS), le principal acteur de cette opération, se met, à son tour, au diapason des nouvelles techniques statistiques. A cet effet, Mounir Khaled Berrah a accordé un entretien à l' APS dans lequel il a ponctué le rôle primordial de cette opération statistique qui touche l'ensemble des entités économiques au niveau national, dans le seul but de disposer de données précises pour accompagner le développement économique du pays. «Le recensement économique est une opération qui consiste à enquêter, au sens statistique, sur l'ensemble des entités économiques, toutes activités et tous secteurs juridiques confondus hors agriculture. C'est une opération qui va toucher l'ensemble du territoire national et, nous permettra, par conséquent, de disposer de données statistiques à un niveau très fin», a-t-il précisé. Revenant sur les transformations «radicales» de l'économie algérienne, le DG de l'ONS dira que «la nécessité de la réalisation d'un recensement économique constitue un atout essentiel de développement de la production statistique en adéquation avec les besoins de l'économie». Pour lui, le recensement économique a pour objectif notamment la constitution d'un répertoire «exhaustif, fiable et actualisé» des personnes morales et physiques ainsi que des entités administratives et associatives qui permettra de disposer d'une base de sondage pour l'ensemble des enquêtes auprès des entreprises, le suivi et la maîtrise des paramètres et indicateurs des différents secteurs d'activité, hors agriculture. Le recensement permettra également, selon le 1er responsable de l'ONS, «la révision des pondérations pour les différents indicateurs de mesure de l'activité économique ainsi que l'élaboration des comptes sectoriels pour la comptabilité nationale». Les préparatifs sur les chapeaux de roues Quant au déroulement de ce recensement économique, il se fera en deux phases distinctes, d'après le DG de l'ONS. La première consiste à dénombrer, via un balayage systématique, l'ensemble des entités de toutes les activités et tous les secteurs juridiques confondus (hors agriculture) en vue de mettre en place un fichier général des entreprises et établissements. Pour ce qui est de la deuxième phase, il s'agit d'une enquête approfondie. «Nous prendrons un échantillon d'entreprises que nous allons enquêter sur la base d'un questionnaire (propre à chaque secteur d'activité) pour la collecte de l'ensemble des données physiques et comptables», a-t-il ajouté, soulignant, dans la foulée, que c'est cette phase du recensement qui «nous permettra de répondre aux besoins en matière d'information économique et de disposer ainsi d'une description adéquate de notre paysage économique». A propos des préparations de cette opération, le DG de l'ONS a indiqué que la réalisation du recensement économique nécessitait une organisation minutieuse de ses étapes de préparation et d'exécution. Le décret N°10-123 d'avril 2010 fixe les conditions générales Après la promulgation du décret N°10-123 d'avril dernier fixant les conditions générales de préparation et d'exécution de ce recensement et donnant le coup d'envoi officiel de sa préparation, le Comité national en charge de son exécution a été installé mi-juin 2010. Il est présidé par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités Locales et se compose des représentants d'une vingtaine de ministères. Le dispositif organisationnel sera complété par l'installation des comités de wilaya, de Daïra et de commune. A l'ONS, il existe déjà un comité technique opérationnel pour le recensement qui est à pied d'œuvre depuis 2009. Il reste, selon le DG de l'ONS, la désignation des responsables des services statistiques de wilaya et des délégués communaux afin d'entamer la préparation de la première phase de ce recensement. La formation des agents de recensement Les préparatifs portent aussi sur deux volets ; il s'agit, explique-t-il, de formation des responsables du recensement au niveau de la wilaya et des délégués communaux et du découpage cartographique. Le deuxième volet, pris en charge par les délégués communaux et organisé en trois étapes, vise à faciliter le travail de l'agent recenseur lors de l'exécution de la première phase du recensement. Il consiste en un découpage cartographique de l'ensemble du territoire national en zones d'enquête ou de travail (ou unités de recensement). In fine, le DG de l'ONS a fait savoir que la loi garantit le secret statistique et de ce fait, les informations recueillies seront conservées à l'ONS et ne pourront avoir que des utilisations à des fins statistiques. «Les informations individuelles collectées sont protégées par la loi et toute autre utilisation que statistique, notamment à des fins de répression économique, est interdite par la loi», a-t-il souligné.