L'Algérie n'a pas été invitée à l'Année de l'Afrique en France prévue en 2010. « L'Algérie ne participe que quand on l'invite d'abord. Nous n'avons rien reçu pour l'instant », nous a-t-elle déclaré en marge de la cérémonie de clôture du quatrième festival national de la chanson chaâbi. Selon elle, cette manifestation n'a rien à voir avec le Festival culturel panafricain (Panaf') qui s'est tenu à Alger en juillet. « Le Panaf' est une initiative de l'Union africaine qui a un cadre clair », a-t-elle ajouté. L'ancien ministre français de la Culture, Jacques Toubon, est chargé d'organiser « 2010, Année de l'Afrique », qui se veut une célébration du mouvement des indépendances des ex-colonies, cinquante ans après. Interrogé sur les critiques suscitées par l'organisation du Panaf', venant notamment des milieux islamistes et d'apparence conservatrice, Khalida Toumi a estimé qu'à travers l'évocation des questions financières, ces milieux cherchent à supprimer le secteur de la culture. « Quand on arrive à dire cela, une dizaine d'années après les terribles horreurs qu'a vécu notre peuple de la main de gens qui estimaient dans leur projet de société que la culture ne devait pas exister, il y a de quoi avoir peur. Pas peur pour soi, mais pour l'avenir du pays », a-t-elle soutenu. Elle se dit interpellée, pas uniquement en tant que ministre, mais en tant que conscience. « Et je me pose des questions de savoir s'il y a des consciences qui sont interpellées. Djaout, Mekbel, Alloula et Medjoubi sont-ils morts pour rien ? », s'est-elle interrogée. Le constat, selon elle, ne se résume pas à un parti. « Et vous le savez ! », a-t-elle lancé. Le mouvement Ennahda a menacé de poursuivre Khalida Toumi en justice l'accusant de l'avoir « insulté » après les critiques émises sur l'organisation du Panaf'. « Le Panaf' était une fête grandiose », a soutenu la ministre, qui dit avoir reçu des centaines de lettres de félicitations.