L'exploitation des terres de montagne représente une alternative sûre pour le développement du secteur de l'agriculture surtout après l'échec de l'expérience de mise en valeur du périmètre du lac de Fetzara ayant englouti un investissement public important. Cette éventualité a été prise en considération, d'autant plus que la superficie agricole utile (SAU), au demeurant très limitée par rapport à celle dont disposait la wilaya avant le dernier découpage administratif de la wilaya, a montré des signes de fatigue et de saturation. Pour cela, des projections du développement du secteur de l'agriculture ont été faites. Ces dernières prévoient plus de 1 400 ha de plantations arboricoles fruitière dans les zones de montagne entre 2009 et 2025. Cet investissement, qui relève justement d'un programme de développement de l'agriculture de montagne, inscrit dans le schéma directeur de la wilaya, va permettre, laisse-t-on entendre, « la stabilité et l'amélioration des conditions de vie de la population agricole en zones de montagne restée en marge du développement depuis l'indépendance ». Il vise également la protection et la conservation des sols et des eaux, le développement de la faune et de la flore, l'amélioration de la fertilité des terres et le respect de l'équilibre agro-sylvico-pastoral. Cette superficie retenue englobe 700 ha d'oliviers, 200 ha de figuiers, 200 ha de pruniers et poiriers, en plus d'autres plantations arboricoles fruitières (amandier, grenadier, abricotier, noisetier, etc.) Le programme de développement de l'agriculture dans les zones de montagne prévoit également la création de ressources fourragères à travers la mise en place de parcours aménagés au niveau des hauts piémonts et l'introduction de 1000 têtes de bovins laitiers ainsi que la substitution progressive de l'ovin par le caprin (6000 têtes de race alpine). L'élevage apicole également n'est pas en reste ; 10 000 ruches ont été ainsi projetées dans le cadre des possibilités mellifères dans les forêts et celles liées au développement de l'arboriculture fruitière. Ces opérations seront accompagnées d'actions hydroagricoles destinées à la mobilisation des ressources en eau à travers la réalisation de 50 retenues collinaires d'une capacité moyenne d'emmagasinement de 10 000 à 20 000 m3 d'eau, le fonçage de 50 puits, le curage et la réfection de 100 puits, le captage de sources et la construction de bassins d'accumulation d'eau, l'acquisition de matériels de pompage et d'irrigation de pompage et la création d'abreuvoirs. Ces actions hydroagricoles représentent, dit-on, un investissement à impacts immédiats puisque ne nécessitant que des moyens faciles et une technologie réduite. Le programme de développement de l'agriculture dans les zones de montage 2009-2025 propose en outre le reboisement de 6 000 ha, la fixation des berges sur une superficie de 100 ha, le repeuplement de 1 600 ha, la mise en valeur de 200 ha de terre, l'amélioration pastorale de 200 ha, l'ouverture et l'aménagement de tranchées pare-feu sur une superficie de 700 ha et la réalisation de 50 fontaines publiques. La valorisation des produits de montagne représente également un axe de ce programme global qui prévoit, à ce propos, la réhabilitation et l'extension de l'oléiculture par le greffage des oléastres, l'exploitation du potentiel de champignon à l'état spontané et la promotion du fromage de chèvre. Les résultats escomptés dans la mise en œuvre et la concrétisation de ce programme vont toucher l'ensemble des habitants des zones montagneuses et permettre une diversification des productions agricoles.