L'assainissement du foncier agricole, qui relève du domaine de l'Etat, est une opération à parachever si l'on veut une relance effective du secteur à travers la réunion de conditions favorables, susceptibles de contribuer à la promotion du travail de la terre. Proposé à l'étude durant ces trois dernières années sur instruction du ministère de la Justice, ce dossier est demeuré sans suite au moment où des agriculteurs attendent la régularisation de leur foncier. Cette situation s'est négativement répercutée sur l'activité de ces derniers, du fait que la banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) exige d'eux des garanties contre l'octroi de crédits nécessaires au financement des campagnes agricoles. Des gens de la profession s'interrogent aujourd'hui sur le sort réservé aux terres et autres équipements des coopératives agricoles, sachant que celles-ci ont tout simplement disparu du décor. Il s'agit notamment de l'ex-coopérative agricole Lalaymia Lakhadar, qui était, à une certaine époque, un véritable symbole de l'agriculture dans la région de Annaba. La même question se pose également au sujet de la mise en valeur des terres du lac de Fetzara, cette dépression qui englobe les communes de Chorfa, Berrahal et El Eulma. Cette opération, ayant nécessité près de 130 MDA (millions) pour sa réalisation, n'a pas donné les résultats escomptés, d'où la nécessité de dégager des solutions urgentes pour rentabiliser au mieux les terres du lac de Fetzara qui, selon les riverains, contribuent uniquement au développement de l'élevage bovin et ovin. C'est dire que le dossier du foncier agricole public exige une prise en charge sérieuse devant déterminer de manière claire et durable les responsabilités de l'Etat et celle des agriculteurs bénéficiaires, et impulser une nouvelle dynamique au secteur, réduisant par là, et progressivement, la facture alimentaire extérieure. Les dysfonctionnements engendrés par la situation du foncier agricole public risquent, s'ils perdurent, de mener tout droit le secteur vers le déclin, d'autant plus qu'aujourd'hui, les rendements de celui-ci ne sont guère à la mesure des investissements consentis à titre de crédits bancaires ou soutien financier de l'Etat. Tout comme l'assainissement du foncier agricole, la réorganisation des filières du lait et des cultures industrielles, notamment la tomate, exige des solutions durables, à même de répondre aux besoins de la population et contribuer à la stabilité des prix des produits agricoles. Les terres de la plaine de Annaba pourraient donner, à l'avenir, un rendement céréalier supérieur à celui de 2008 (300 000 q), si les conditions étaient réunies à l'effet d'assurer une bonne conduite à l'itinéraire technique des céréales. C'est le cas également pour la tomate industrielle qui enregistre une reprise progressive à la faveur des nouvelles dispositions étatiques définissant les rapports entre les intervenants dans cette filière. L'assistance des pouvoirs publics est plus que nécessaire dans la réorganisation d'autres activités agricoles, tel l'élevage.