Exploitation des richesses naturelles, développement du potentiel entrepreneurial, encouragement de l'investissement, sont les éléments du jargon consacré il y a quelques temps par les responsables en charge du secteur de l'investissement à Bouira. La venue du nouveau wali a été pour quelque chose, du moins sur le plan du discours, mais les choses se présentent tout à fait autrement dès lors que le lot de difficultés ayant freiné la marche de l'évolution à ce niveau demeure intact. L'absence d'investisseurs potentiels jusque-là avancé comme étant à l'origine de la stagnation est balayé du revers de la main. De gros investisseurs tant nationaux qu'étrangers se sont intéressés à cette wilaya et des propositions de projets n'ont pas manqué d'atterrir sur le bureau du Calpi (Comité d'assistance et de la promotion de l'investissement) ; mais il faut compter sans les lenteurs bureaucratiques qui sont toujours d'actualité. L'accès au foncier économique demeure un problème de taille auquel s'ajouteront les insuffisances en matière d'aménagement et d'équipement notamment au niveau des zones d'activités et autres industrielles. Des investisseurs ayant même eu l'accord des autorités compétentes ont vu leurs projets hypothéqués pour une histoire de régularisation du terrain d'assiette, d'absence de viabilisation et/ou de non-branchement à l'eau, au gaz ou à l'électricité. C'est le cas, à titre d'exemple, du projet de réalisation d'un complexe touristique à Tala Rana (Saharidj) dont le promoteur s'est retrouvé confronté au refus catégorique de la direction des domaines de régulariser le terrain qui devait accueillir le projet. La raison est que l'arrêté d'attribution des terres au titre de la réserve foncière communale délivré le 15 mai 1974 n'a pas été publié. Des zones d'activités sous-exploitées Dans la zone industrielle de Sidi Khaled (Oued El Berdi) à laquelle un intérêt particulier a été accordé, la situation n'est pas pour autant reluisante. Par ici, des investisseurs potentiels ont vu leurs projets remisés pour une histoire d'électricité. La Sonelgaz, pour des raisons qui la concerne, traîne en longueur quant il s'agit de branchement à l'énergie et/ou la réalisation d'un poste de distribution. D'autre part, ce sont les zones d'activités qui tardent à constituer des pôles d'attraction pour les investisseurs. Il en témoigne les différents espaces de ce genre créés à coup d'arrêtés au niveau de la majeure partie des communes de la wilaya, mais qui n'abritent pratiquement aucune activité viable. Sous-exploitées ou quasiment abandonnées, ces zones offrent l'image hideuse d'une économie qui cherche encore ses repères. Au niveau de la zone de Oued El Berdi, le wali de Bouira, juste après son installation en 2008, a eu à découvrir – à ses dépens – que sur les 41 projets qu'elle devrait recevoir, seulement 15 ont été mis en œuvre. Présentement, les choses n'ont pas beaucoup évolué. L'on se plaint toujours des mêmes difficultés. Certes, de nouvelles mini-zones d'activité ont été créées récemment, dans l'espoir de booster l'économie locale, mais l'accès au foncier demeure toujours un handicap. Et encore, disent les promoteurs que nous avons interrogés, « la redynamisation de l'économie locale ne peut pas se faire par la seule création de zones d'activités si ces dernières demeurent dépourvues du minimum de commodités ». Selon nos interlocuteurs, le développement économique se fait par une synergie des efforts allant dans le sens de développer les différents créneaux d'activité en parallèle. Alors qu'il n'est pas chose aisée quant on sait que certaines zones sont implantées dans des endroits où même les accès sont inexistants. Reste maintenant à attendre la dynamique qui pourra bien être enclenchée par certains investisseurs de taille, récemment implantés à Bouira. Ceux-là, à l'instar du groupe Cevital, investissant plusieurs créneaux, dont ceux de la grande distribution et de la production, ont la prétention de créer un marché local qui puisse engendrer une multitude d'activités annexes à même d'être à l'origine d'une floraison d'activités prometteuses. L'impact sur le développement local et la création des richesses ne sera que viable, pourvu qu'il n'y ait pas de couacs et/ou de revirements de circonstance d'ici là. Car, même à ce niveau-là (la mise en œuvre des projets d'envergure initiés par des privés) des retards sont déjà enregistrés.