Présenter des opportunités d'investissements, au regard des richesses que recèle la région, reste insuffisant face à cette bureaucratie tentaculaire qui nous étouffe ». Bien plus, « certaines décisions pour le moins contraires aux cahiers des charge restent contraignantes », a fait savoir un entrepreneur établi dans la zone industrielle en réponse aux six communications faites par les responsables locaux lors d'une journée d'études sur le thème « La vulgarisation des différentes procédures pour la concrétisation des investissement », organisée lundi dans la salle des conférences Mustapha-Mekki. Monsieur H. Bouabdellah, qui a expliqué, dépité, qu' « il n' y aura pas d'investissements sérieux tant que certains responsables font tout pour nous bloquer », a ajouté, pour ce qui le concerne, « ne pas comprendre que la société de gestion de la zone industrielle nous impose des taxes sur des terrains non viabilisés ». « Ne nous leurrons pas », dira en substance un autre patron d'un grand groupe local qui a évoqué « des blocages de projets qui auraient pu induire des centaines de postes d'emplois, à cause de l'entêtement de certains responsables à ne point vouloir remettre ces actes », en quittant la salle où se tenait la rencontre placée sous l'égide du wali. Un jeune promoteur, qui avait monté son projet grâce au dispositif ANSEJ, est venu de Sougueur pour dénoncer « l'étrange fermeture de son usine de limonade après seulement deux mois d'activité du fait de dysfonctionnements apparus entre services ». Il devient clair, dès lors, que quelque chose ne tourne pas rond car certains font ressortir les éternels problèmes de communications, voire de célérité dans le traitement de dossiers. Une donne fondamentale est apparue d'ailleurs lors de ce séminaire. Tous les opérateurs qui ont réussi leurs affaires semblent méconnaître ou carrément contourner les dédales d'une bureaucratie locale, fourvoyée dans des considérations liées à la légalité. Délai raisonnable Certains grands patrons cités ne viennent même pas sur les lieux. Il y a, il est vrai, dira le DPME, « cette volonté d'aller de l'avant, d'écouter les préoccupations des uns et des autres, d'œuvrer à mettre à la disposition des éventuels investisseurs toutes les facilités et les accompagner même dans leur démarche entrepreneuriale », mais il y a lieu de déchanter quand on remarque l'absence des principaux acteurs de la problématique de l'investissement, les banques surtout, les maires, les chefs de daïra et cela, pour différents motifs. Plus pragmatique, en dépit des chiffres qu'il avance, le directeur de la petite et moyenne entreprise parle pourtant « d'un énorme déficit en matière de production à tous les niveaux bien que la région recèle d'indéniables atouts ». C'est bien beau d'annoncer l'existence de 6 900 petites et moyennes entreprises mais quelles sont les bienfaits réels qu'elles génèrent quand « Tiaret importe plus de 90% de ses besoins ». Courroucé, un autre investisseur dit défier quiconque de lui trouver un électromécanicien chevronné pour ne pas recourir à l'extérieur afin de dépanner ses machines. Un autre nous met au défi d'aller retirer dans un délai raisonnable un extrait de naissance au siège de l'APC, une opération qui prendra d'interminables heures d'attente et coûtera quelquefois quelques subsides, de quoi décourager les plus téméraires. Aujourd'hui, l'arsenal juridique existe tout autant que les organismes qui foisonnent mais, plus concrètement, l'investissement demeure très faible pour ne pas dire nul dans une région qui a besoin de dynamiser son attractivité. L'ANDI, organisme régional qui rayonne sur les wilayas de Tiaret, Relizane, Tissemsilt, fait part de la création, depuis 2006 à fin 2008, de seulement 583 entreprises pour un montant de 54 043 MDA et 8 796 emplois générés. Au-delà des chiffres et des réalités amères vécues à leur corps défendant par les potentiels investisseurs, parler de normes ou même d'instruments de management environnemental apparaît comme une utopie.