Une véritable ruche que le siège de l'association Echo des handicapés de Tazmalt. La vieille maison de quatre petites pièces datant de l'ère coloniale (louée à prix fort) n'arrive pas à contenir tout ce monde. Au fait ce n'est pas qu'un siège, c'est un véritable mini centre de prise en charge des handicapés.Une salle de consultations, un atelier pour différentes activités : dessin, couture, peinture sur soie…, toute une administration (avec son propre logiciel pour la gestion des dossiers) et une direction. Il y a là des éducatrices, un psychologue, une sociologue, un orthophoniste… 15 fonctionnaires et de nombreux bénévoles. Créée en 2009 avec un objectif modeste d'aider administrativement les handicapés, l'association Echo s'est vite transformée, avec près de 500 adhérents, en toute une structure organisée et efficace digne des structures et organismes étatiques. Plus encore, elle ne se contente pas d'accueillir les handicapés, elle va les chercher là où ils se trouvent pour les faire sortir de leur «enfermement» au double sens du terme. Cette «philosophie» de la proximité trouve sa justification, non seulement dans le manque de moyens de cette catégorie sociale, mais aussi et surtout dans les pesanteurs sociales et ce grand mal dont souffrent les malades : le rejet. Et l'une des tâches prioritaires que s'est fixée l'association, c'est de sensibiliser et aider les parents à «l'acceptation» de l'handicap pour ensuite aider l'handicapé dans son insertion. C'est d'ailleurs le thème de la pièce de théâtre qu'a montée l'association. Une pièce jouée par des handicapés et présentée ces jours-ci à la Maison de Jeunes de Tazmalt. C'est une véritable prouesse pour ces handicapés d'affronter le public, nous explique Sofiane, psychologue. L'association a aussi sa chorale qui a déjà fait ses preuves. Toute une exposition de travaux artistiques réalisés par les différents ateliers. Un grand travail et un combat sur plusieurs fronts sont actuellement menés par l'association. Ceci grâce à une volonté de fer de ses adhérents, à leur tête son président, Mehenna Messaoudi, mais aussi grâce à l'aide et au soutien de pratiquement toute la société, dont a bénéficié l'association dès sa création.Beaucoup de bonnes volontés de Tazmalt s'étaient mobilisées aux côtés des initiateurs du projet avec le soutien actif du service social de l'APC ainsi que la DAS. Mais l'immense tâche que se propose de réaliser l'association s'en trouve freinée par le manque de moyens. À commencer par des moyens de locomotion propre à l'association, pour la visite et le déplacement de ses adhérents. D'autant plus qu'elle couvre deux daïrates, Tazmalt et Ighil Ali, où il y aurait quelque 2 000 personnes à prendre en charge. Mais le vrai challenge que se fixe actuellement l'association, c'est la construction d'un centre psychopédagogique. Un projet ambitieux mais à la portée de l'association qui sait comment trouver les moyens financiers pour sa réalisation. Le projet butte sur l'absence de terrain, la commune de Tazmalt ne disposant d'aucune assiette. L'association est en train de batailler pour un terrain de 1800 m2 (l'ex-Sogedia) qui se trouve «réservé» pour un complexe omnisport mais dont l'inscription devrait attendre … 2015.